TOUT EST DIT

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samedi 18 septembre 2010

Penser l'avenir

Pas de semaine, pas de jour sans nouvelles « révélations » de scandales vrais ou faux, sans attaques de l'un ou de l'autre. Et les mots, les insultes fusent : fasciste, imposteur, collabo ; on parle de putsch, de viol de la Constitution ; on rappelle jusqu'en plus haut lieu les exactions nazies contre les Juifs et les Tsiganes, faisant l'amalgame avec la difficile et douloureuse situation des Roms.

Un extraterrestre devant tout cela pourrait croire que la France est en guerre civile, que la résistance est en train de renaître contre la dictature... Et voilà que la tension gagne Bruxelles et l'Europe où, là encore, comparaisons odieuses et amalgames vont bon train. Tout cela dans une sorte d'hypocrisie généralisée où chacun voit la paille dans l'oeil de son voisin, mais ignore la poutre qui bouche sa propre vue.

Pendant ce temps-là, on semble négliger ou traiter insuffisamment au fond les véritables questions. Cependant, de l'étranger, on nous observe avec un étonnement mêlé de stupéfaction, voire d'inquiétude. C'est le cas de Vaira Vike-Freiberga (PHOTO), ancienne présidente de la Lettonie. À Paris, pour rendre compte de son rapport sur l'avenir de l'Europe à l'horizon 2030, elle déclarait :
« Si les Européens s'endorment sur leurs lauriers, ils vont se réveiller sur des lauriers fanés. La France ne pourra pas maintenir son train de vie en travaillant trente-cinq heures par semaine et en partant à la retraite à 58 ans. C'est très clair. Les chiffres sont là. C'est impossible. On peut l'appeler de tous ses voeux et chanter sur tous les tons qu'on aime ça et que c'est formidable. C'est très beau, mais ce n'est pas durable. C'est dommage mais c'est comme ça. »

Ne pas s'enliser dans l'immédiat

Puis, prolongeant sa réflexion, elle invitait les dirigeants de nos pays à ne pas se placer dans le court terme qui, dit-elle, est à la racine de nos démocraties. Les décisions prises par les élus sont, en effet, très vite impopulaires et critiquées par les citoyens. Les politiques veulent pourtant se les concilier, car ce sont leurs futurs électeurs. Tout le monde a donc tendance à s'enliser dans l'immédiat sans songer suffisamment aux mesures à longue portée. Pourtant, c'est bien l'avenir qu'il faut préparer dès aujourd'hui et c'est le rôle des politiques que d'agir ainsi.

L'ambassadeur des États-Unis, Charles H. Rivkin, en visite à Rennes ces jours derniers, résumait bien la question. Les États-Unis sont en pleine mutation et entreprennent des transformations majeures dans le domaine de la santé, de la construction de voies ferrées, dans la promotion des énergies nouvelles, dans l'éducation, la recherche, etc. Tout cela amène des décisions, pas toujours facilement acceptées, si bien que la cote du président Obama peut en souffrir. Mais, disait l'ambassadeur,
« le président Obama n'agit pas pour les prochaines élections mais pour les futures générations » !
C'est bien là l'attitude qui devrait être celle de tous les véritables hommes d'État.

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