TOUT EST DIT

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mardi 28 septembre 2010

Le fabricant du BlackBerry se lance dans la bataille des tablettes numériques

Tous les grands de l'informatique et des télécommunications veulent leur tablette tactile, leur "clone" de l'iPad d'Apple diront les mauvaises langues. Après Asus, Dell, Toshiba, Samsung, Sharp, Cisco et même France Télécom, c'était au tour de RIM (Research in Motion), le fabricant canadien du BlackBerry, d'annoncer, lundi 27 septembre, son propre terminal, le PlayBook. Pour cet industriel hyperspécialisé dans la téléphonie (il ne vend que des "smartphones", des terminaux connectés en permanence à Internet), c'est une rupture, un premier pas dans l'univers informatique.
Un peu plus petit et léger que l'iPad (un écran de 7 pouces, 400 grammes au total), le PlayBook est tout aussi noir et élégant. Il dispose de fonctionnalités qui font défaut à l'engin d'Apple, comme des caméras pour faire de la visioconférence, mais il ne pourra se connecter à l'Internet que via le wifi. Pour la compatibilité avec les réseaux de téléphonie 3G, il faudra attendre les versions ultérieures. Le PlayBook devrait sortir aux Etats-Unis début 2011, un peu plus tard dans le reste du monde. Son prix n'a pas été précisé.

Quelles sont ses chances de succès ? Personne ne croyait au marché des tablettes avant qu'Apple y fasse une entrée tonitruante au printemps. Désormais, les analystes assurent qu'il est prometteur. En 2010, les ventes de tablettes pourraient osciller entre 6 millions, selon le cabinet Gartner et 10 millions selon iSuppli. Mais, s'il n'y a pour l'heure que trois ou quatre marques de tablettes disponibles (Apple, Dell, la PME française Archos), c'est une vraie déferlante qui va arriver entre la fin de cette année et début 2011. Début octobre, le géant coréen Samsung lancera sa Galaxy Tab. La folio 100 du japonais Toshiba suivra de peu. Puis les terminaux du taïwanais Asus, de l'américain Cisco, etc.

CONVERGENCES

Pour RIM, sortir du lot sera compliqué. D'autant que parmi les machines concurrentes, beaucoup ont adopté le système d'exploitation de Google, Android, doté d'un magasin d'applications d'au moins 80 000 programmes informatiques (jeux, informations en ligne…), contre seulement 11 000 disponibles sur le BlackBerry de RIM. "Vu les forces en présence, leurs chances de réussite sont limitées", avance Tina Teng, analyste pour iSuppli. "Si j'avais un conseil à leur donner, ce serait de se concentrer sur leurs compétences, plutôt que de vouloir absolument concurrencer l'iPad", ajoute Carolina Milanesi, du Gartner.

C'est l'une des cartes que semble vouloir jouer RIM. Lundi, son PDG et fondateur, Marc Lazaridis, a assuré que la PlayBook était "la première tablette professionnelle au monde". De fait, même si les BlackBerries font un carton auprès du grand public, notamment des jeunes qui plébiscitent son service de messagerie instantanée "BBM", la légitimité du groupe reste forte dans les entreprises. RIM ne se contente pas d'y écouler des téléphones, il y installe aussi des serveurs, pour assurer l'envoi et la réception rapide et sécurisée des courriels sur les mobiles. Les messages sont compressés, cryptés lors de leur transport.

Cela vaut d'ailleurs à RIM ces derniers mois de vives tensions avec certains gouvernements (dont l'Inde) qui exigent d'avoir accès, au nom de la lutte contre le terrorisme, aux clés de cryptage des messages. Au milieu des années 1990, quand les premiers BlackBerries sont apparus (ils ne s'appelaient pas comme cela à l'époque), RIM, fondée en 1984, était une des rares sociétés au monde à proposer ce type de services. Le succès fut rapide et massif.

Le problème pour RIM, c'est qu'il n'est pas le seul à faire le pari des tablettes professionnelles. C'est aussi celui de Cisco, premier vendeur au monde de routeurs Internet. Et chez Apple, on encourage la mise à disposition sur l'iPad d'applications professionnelles.

Mais le Canadien peut-il faire l'impasse sur les tablettes, à l'heure où la convergence entre téléphones et ordinateurs s'accélère ? D'autant que l'originalité de ses BlackBerries s'émousse. Tous les "smartphones" proposent aujourd'hui l'envoi et la réception de courriels. Certains constructeurs, comme Nokia, avec le modèle E5, sortent des terminaux très ressemblants.
Au niveau mondial, sur le créneau des "smartphones", les écarts de parts de marché avec l'iPhone et les téléphones dotés d'Android, se comblent : ces derniers n'étaient plus qu'à un point de RIM au deuxième trimestre, selon le Gartner. "Dans les pays en développement, il y a encore des marges de croissance mais en Amérique du Nord, il y a trop de concurrence", selon Tina Teng, de iSuppli.
Cécile Ducourtieux

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