TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 28 septembre 2010

Budget en déficit d'opposition

L'antisarkozysme ne fait pas une politique ; il fait moins encore une politique budgétaire. A son corps défendant, l'opposition va le confirmer cette semaine, en accueillant par un excédent d'indignations et un déficit de propositions les projets de loi de Finances pour 2011 - celui de la Sécurité sociale, présenté aujourd'hui, et celui de l'Etat dévoilé demain. Injustes, insincères, insuffisants : par avance, presque rien, dans ces budgets, ne trouve grâce aux yeux des socialistes. L'interview du président de la commission des Finances de l'Assemblée, publiée ce matin par « Les Echos », est dans le ton.

Or, si la stratégie budgétaire du gouvernement est claire, celle du principal parti d'opposition l'est nettement moins. Pour ramener, en trois ans, le déficit public à son niveau d'avant la crise, l'exécutif mise sur un contrôle absolu des dépenses, et l'affectation des recettes issues de la croissance. Et il se fait fort d'y parvenir sans augmenter les impôts, seulement en rognant ces avantages fiscaux parfois indus logés dans les « niches ». Cette feuille de route peut être contestée et, si nous vivions en démocratie apaisée, ce devrait même être l'intérêt du débat budgétaire que de lui opposer une alternative.

Au lieu de cela, focalisé sur la critique du sarkozysme, le PS est encore à la recherche d'un cap budgétaire. Est-il prêt à prendre la responsabilité de laisser filer la dépense publique ? La présomption est forte, à l'entendre réclamer toujours plus de prestations pour les retraités, toujours plus de crédits pour l'Education, toujours plus d'aides pour l'emploi. Est-il, a contrario, en voie d'assumer la nécessité de maîtriser, sinon de baisser les dépenses ? L'espoir est permis, à l'écouter aujourd'hui déplorer l'ampleur des déficits.

A ce « ni-ni » côté dépenses, répond un « ni-ni » côté impôts. Sur ce volet, pourtant, le projet du PS pouvait paraître dénué d'ambiguïté, se résumant à surtaxer les plus aisés. Las, « faire payer les riches », cela suffit à faire un bon slogan, pas un bon budget. Pour dégonfler un déficit d'Etat d'une centaine de milliards d'euros, il faudrait bien plus que la suppression d'un bouclier fiscal à moins de 700 millions.

Mais alors, si le projet inavoué du PS est bien d'augmenter massivement les impôts, si son obsession est bien celle de la justice, comment expliquer qu'aucun nettoyage de niche fiscale, pas même celle consacrée à l'énergie photovoltaïque, ne trouve grâce à ses yeux ? La critique socialiste de la stratégie budgétaire de la droite gagnerait du crédit si elles ne s'inscrivait pas dans un impressionniste flou artistique.

0 commentaires: