TOUT EST DIT

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dimanche 26 septembre 2010

Le clan des sarkoziens

Ils se retrouvent chaque mercredi matin dans le repaire élyséen du chef de la bande : Nicolas, dit le Hongrois, dit le Seph', dit Carla's boy. C'est un petit gars intelligent et nerveux, à qui les ministres sont conscients de devoir leur pouvoir et leur confort. Raison pour laquelle ils ont cet air tendre et un peu craintif quand ils se retrouvent, à l'occasion d'une photo ou d'une conférence de presse, à ses côtés ? Leur arrivée dans la planque du boss est aussi discrète que possible. Ils sont à bord de voitures noires à vitres teintées, de façon que les piéton et les autres automobilistes soient dans l'incapacité de les reconnaître et d'alerter la foule sur leur présence, ce qui pourrait donner lieu à divers cris et horions. Une fois extraits du véhicule par un des hommes de main du grand manitou, aussi appelés huissiers, ils se précipitent chez le proprio, craignant, s'ils s'attardaient dans la cour, d'être shootés par les photographes en planque devant l'Elysée. Nul ne sait ce qui se dégoise entre le chef et sa bande pendant les heures qu'ils passent ensemble autour d'une grande table ovale qui ressemble à une table de casino sans roulette au milieu, loin des oreilles et des yeux indiscrets. Pour essayer de deviner ce qui s'est décidé derrière les murs épais de la planque, il faut analyser les divers braquages, extorsions et castagnes auxquels la bande se livre dans la semaine qui suit la réunion au sommet. Ces derniers temps, les sbires de Nicolas se sont attaqués à une organisation étrangère venue des Balkans et connue sous le nom de Roms. Les petits gars de Roumanie s'étaient installés un peu partout sans autorisation sur le territoire de la clique à Sarko : la France. C'est Brice, dit le Roux, l'un des favoris du boss, qui s'est occupé de les faire dégager, avec l'aide d'Eric, dit le Félon, d'autant plus zélé qu'il est le transfuge d'une bande locale adverse et doit par conséquent donner davantage de preuves d'allégeance à Nicolas que n'importe quel autre sarkozien d'origine. S'est aussi posé dernièrement le problème des pensions que la bande verse aux Français devenus trop vieux pour bosser à son profit. C'est sur Woerth, l'autre Eric de la compagnie, dit la Finance, qu'est tombée la charge d'expliquer à ces fainéants qu'ils devront travailler désormais deux ans de plus avant de toucher leur rente. La bande étant une fois de plus à court de cash - au point que le chef passe ses vacances d'été chez sa belle-mère italienne -, l'un des deux François, celui qu'on appelle le Fils à cause de son père, s'attaque aux niches fiscales pour grappiller quelques milliards d'euros.

Quand ils descendent les marches du gourbi de Nico, serrés les uns contre les autres comme des légionnaires romains perdus dans le désert, les ministres savent que c'est pour eux un moment délicat, celui où ils peuvent se faire arrêter par les cameramen et torturer par les journalistes. Ils baissent la tête, serrent les coudes, durcissent les mâchoires, ferment la bouche. Chacun fonce vers sa tire sans même prendre le temps de dire au revoir. Dès que les ministres sont installés sur la banquette arrière du véhicule, ils ordonnent au chauffeur de décrocher fissa. Chacun retourne dans son territoire pour le gérer en fonction des directives de Sarkozy, au risque de se faire passer un savon par le boss le mercredi suivant si les résultats demandés ne sont pas au rendez-vous. On peut être rétrogradé du jour au lendemain, voire exclu du groupe lors d'une purge, qui, dans ce milieu, se dit remaniement. Elle n'est pas de tout repos, la vie, dans le clan des sarkoziens

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