TOUT EST DIT

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dimanche 26 septembre 2010

Le Français mange 6 kilos de poisson par jour... C'est bien trop !

Chaque Français consomme 1,9 tonne de poisson par an ! Soit 6 kilos par jour ! Oui, vous avez bien lu. Mais ce n'est rien à côté du Norvégien qui en engouffre quotidiennement 90 kilos ! C'est le record du monde. Quel est ce délire ? Pourtant, celui qui avance ces chiffres apparemment absurdes passe pour être le plus grand expert au monde des ressources marines. Il s'agit même d'un Français : le biologiste Daniel Pauly, directeur du Centre des pêches de Vancouver. Or, l'homme n'est pas du style à publier un poisson d'avril en septembre. Il y a donc un truc. C'est le Seafoodprint (empreinte des produits de la mer) établi par des scientifiques désireux de faire comprendre au grand public combien la pêche mondiale est prédatrice. Ces experts, dont Pauly, partent du principe qu'un poisson n'équivaut pas forcément à un autre poisson. "Un gros thon carnivore mange l'équivalent de son poids tous les dix jours. Ainsi un individu de 500 kilos peut avaler chaque année jusqu'à 15 000 petits poissons" explique-t-il. Le Seafoodprint consiste donc à peser non pas le poisson qui est dans l'assiette du consommateur, mais tous ceux que ce poisson a pu lui-même avaler s'il s'agit d'un carnivore. Ainsi, un kilo de thon vaut... 100 kilos de sardines. Passée à la moulinette de l'empreinte des produits de la pêche, la consommation française passe alors de 1,4 à 124 millions de tonnes par an. Soit à 6 kilos par Français et par jour (contre 60 grammes, en vérité).

Surexploitation des océans pour des populations suralimentées

Cette étude menée par Daniel Pauly avec les complicités de l'Université de Columbia et de la Fondation Pew sera publiée dans le numéro d'octobre de National Geographic. Au-delà d'établir un classement, son objectif est de dénoncer publiquement l'immense pression halieutique exercée par les 20 pays les plus gros consommateurs de poissons. La France se situe au 11e rang des nations, derrière la Chine (empreinte de 693 millions de tonnes), le Japon (581 MT), les Etats-Unis (348 MT), l'Indonésie (282 MT), la Thaïlande (242 MT), l'Espagne (177 MT), l'Inde (174 MT), la Corée du Sud (149 MT), la Norvège (145 MT), les Philippines (138 MT). Si on divise ces chiffres par le nombre d'habitants de chaque pays, on constate avec stupéfaction que le plus gros mangeur de poissons est le Norvégien avec 90 kilos par jour ! Très, très loin devant le Chilien (15 kilos) et le Japonais (12,6 kilos). Sans doute est-ce dû à leur prédilection pour les poissons carnivores comme le saumon et le thon. Une étude copubliée récemment par la Banque mondiale et la FAO affirme que même en réduisant de moitié la flotte de pêche mondiale, les captures de poisson bafoueraient encore les critères du développement durable.

Le plus révoltant dans cette surexploitation des océans, c'est qu'elle est en grande partie pratiquée pour nourrir les populations déjà suralimentées des pays riches. Au détriment des milliards d'habitants du tiers monde dont le poisson constitue souvent l'unique ressource de protéines. Et le plus rageant dans cette histoire, c'est qu'une bonne partie du poisson débarqué en Occident sert à fabriquer des farines animales destinées à l'alimentation du bétail et des poissons d'aquaculture. Si je peux mettre mon grain de sel : c'est toujours avec un certain malaise que j'entends les médecins et les pouvoirs publics inciter à manger toujours plus de poisson sous prétexte que c'est bon pour la santé. Mais n'est-elle pas déjà éclatante en comparaison de celle des Africains et de beaucoup d'Asiatiques ? Le poisson n'est pas le seul pourvoyeur d'omega-3 (si tant est que notre organisme en ait réellement besoin). On en trouve également dans les huiles de cameline, de lin, de chanvre et de noix. Alors réduisons notre consommation de poisson, c'est toujours cela que les consommateurs du tiers monde auront...

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