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dimanche 26 septembre 2010

François Fillon esquisse son avenir post-Matignon

A quelques semaines d'un remaniement annoncé, François Fillon a esquissé dimanche la suite de son parcours politique si d'aventure Nicolas Sarkozy changeait de Premier ministre en novembre.

Dans un reportage consacré à Matignon sur France 2, le chef du gouvernement effectue plusieurs mises au point, notamment sur ses relations avec le président de la République - un "allié" qui n'a "jamais été un mentor" politique.

Il parle de "nouveaux challenges" sans plus de précision, voire avec un soupçon de mystère. "Cela peut être dans la politique ou en dehors de la politique", souligne celui à qui on prête l'intention de briguer la mairie de Paris en 2014.

"Il faut un objectif, il faut se dépasser. Si on ne peut pas se dépasser alors la lassitude et l'ennui certainement finissent par l'emporter", juge l'amateur de courses de vitesse qui prévient qu'il ne recommencera "pas à zéro".

Depuis la fin de l'été, toute une série de sondages a confirmé la popularité du Premier ministre, qui est vu comme le meilleur candidat pour se succéder à lui-même lors du futur remaniement.

Pour les dirigeants socialistes, vu les cotes de popularité inversées du Premier ministre et du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy est dans une situation inextricable.

Le chef de l'Etat est "pat", estime Jean-Christophe Cambadélis, empruntant au vocabulaire des échecs. "Il ne peut plus jouer. S'il garde François Fillon, on dira que le remaniement est un coup d'épée dans l'eau. S'il jette François Fillon, ce dernier devient immédiatement un recours" à droite, analyse le député de Paris.

CERTAINS "MÉRITERAIENT D'ÊTRE PLUS DISCRETS"

Sur Europe 1 dimanche, Christine Lagarde a loué le travail de François Fillon à la tête du gouvernement. A la question, "François Fillon est-il le bon Premier ministre?", la ministre de l'Economie a répondu: "De mon point de vue bien sûr, mais ce n'est pas à moi d'en juger".

Elle a démenti toute brouille entre François Fillon et Nicolas Sarkozy. "Il y a une complicité de travail, une détermination collective qui les anime", a-t-elle assuré.

Dans le reportage de France 2, tout en rendant hommage à la "détermination" présidentielle, François Fillon livre un plaidoyer pro-domo de ses trois ans et demi à Matignon.

"L'impulsion du président de la République donne la direction mais sans la tour de contrôle (de Matignon), sans les mécaniciens de l'interministériel, le pays, l'administration, ça ne fonctionne pas", explique François Fillon, qui n'avait pas apprécié être relégué au rang de "collaborateur" de l'Elysée à l'été 2008.

"Avec Nicolas Sarkozy, notre histoire, c'est l'histoire d'une alliance", dit le Premier ministre. "Nicolas Sarkozy n'a jamais été mon mentor".

Fin août déjà, il avait dit assumer ses "différences" avec le chef de l'Etat, reconnaissant entre autres qu'il n'aurait pas utilisé les mêmes mots que Nicolas Sarkozy lors du discours sur la sécurité prononcé fin juillet à Grenoble.

"J'ai choisi de l'aider à être président de la République et je m'en félicite tous les jours", assure dimanche François Fillon, qui n'hésite cependant pas à égratigner le style de Nicolas Sarkozy, sans le citer et avec des mots pesés au trébuchet.

"Je pense qu'il y a des gens qui mériteraient d'être plus discrets", dit-il. "Moi, il faut que je me force pour l'être moins", ajoute-t-il avant d'éclater de rire.

Avec Clément Guillou

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