TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 10 septembre 2010

La victoire d’Al Qaida

Dans un livre intitulé “l’Allemagne court à sa perte”, l’économiste Thilo Sarrazin mène croisade. En dépit de son patronyme, ce haut dirigeant de la Bundesbank ne prise guère la culture arabe. “Je ne veux pas, pour mes petits-enfants, un pays où les journées seraient rythmées par le chant du muezzin” écrit-il. À ses yeux, les musulmans “vivent aux crochets de l’État” et “minent” la société germanique. De quoi faire sonner le tocsin dans tous les villages de Bavière.

Ce pamphlet rageur crée le scandale outre-Rhin. Sans resservir l’éternel refrain “du ventre encore fécond qui engendra la bête immonde”, on s’inquiète. Parce que l’auteur n’a rien d’un extrémiste marginal. Il appartient à l’honorable SPD, le parti social-démocrate. Lequel menace de l’exclure, tout comme son employeur, la puissante banque centrale.

M. Sarrazin, loin de calmer le jeu, espère bien qu’on va le traîner en justice. Un procès public, en effet, donnerait à ses “idées” un écho formidable. Et aussi une belle occasion de compter ses supporters, évidemment nombreux…

L’histoire montre combien l’islamophobie se banalise, à grands coups d’amalgames ordinaires. En Europe, désormais, on entend des intellectuels tenir des propos jadis réservés aux piliers de bistrot. Ce qui pourrait signer, au fond, la victoire d’Al Qaida.


Gilles DEBERNARDI

0 commentaires: