TOUT EST DIT

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vendredi 10 septembre 2010

Gâchis

La séance du Parlement européen fera date, mais pas à l'honneur de la France qui n'avait pas encore eu droit à ce genre de spectaculaire rappel à l'ordre. Bien sûr, la résolution demandant la suspension immédiate des expulsions est de pure forme. Le gouvernement reste donc droit dans ses bottes d'expulseur. Il plaide son bon droit, l'application scrupuleuse des lois française et européenne ainsi que le dialogue avec la Commission. Il considère aussi que l'opinion approuve sa fermeté et le fait qu'il applique ce qu'il avait annoncé.

Il aurait tort pourtant de se soucier comme d'une guigne de la position du Parlement européen. Qu'on apprécie ou pas son jeu politique, il s'agit d'une institution démocratique dont le poids et l'influence ne cessent de croître. La France a donc davantage intérêt à le respecter qu'à le prendre pour quantité négligeable. Le problème dans cette affaire, c'est que le gouvernement et le président ont bien cherché ce qui nous arrive. Ils subissent l'effet boomerang d' expulsions, pourtant pas nouvelles, mais qu'il a voulu spectaculaires.

Cette obsession de l'affichage sécuritaire, doublé d'une stigmatisation évidente quoique niée, l'a manifestement emporté pendant l'été. Au point de faire passer au second plan, le bien fondé de la démarche française en faveur d'une vraie politique d'intégration à l'échelle européenne de ces populations traitées comme moins que rien dans leur pays. Le gouvernement essaye maintenant de rattraper le coup, mais les dégâts sont là. Voilà que la France passe pour xénophobe alors qu'elle est un des pays qui accueille le plus d'étrangers. Joli résultat !

Le bénéfice politique à courte vue escompté sur la scène intérieure se fait donc au détriment de l'image de notre pays en Europe et même dans le monde. On sait pourtant que le pays des Droits de l'homme, celui qui ne cesse de faire avancer l'Europe, est d'autant plus attendu au tournant qu'il se fait parfois donneur de leçons. Raison de plus pour faire attention et cesser de jouer les autistes. Nicolas Sarkozy, qui s'apprête à jouer prochainement un nouveau rôle sur la scène mondiale a intérêt à vite rectifier le tir.

XAVIER PANON

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