TOUT EST DIT

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samedi 14 août 2010

La croissance reprend, mais...

La santé de l'économie allemande a dopé au deuxième trimestre la croissance de la zone euro, qui a même dépassé celle des Etats-Unis, mais les économistes craignent d'y voir seulement un sursaut avant un nouveau ralentissement en fin d'année.


Le Produit intérieur brut (PIB) des 16 pays partageant la monnaie européenne a augmenté de 1% au deuxième trimestre, un plus haut depuis quatre ans et mieux que prévu par les économistes, selon une première estimation hier de l'Office européen des statistiques Eurostat.
L'accélération est nette, comparée aux deux trimestres précédents où la croissance avait calé (0,1% puis 0,2%) tandis qu'à peine sortie de la pire récession de son histoire, la zone euro était ébranlée par la crise de la dette.
La bonne forme de l'Allemagne

C'est mieux aussi que les performances de l'économie américaine qui a nettement ralenti au deuxième trimestre avec un PIB en hausse de seulement 0,6%, souligne Eurostat.
L'Allemagne, première économie européenne, a encore joué son rôle de locomotive avec une croissance de 2,2%, la plus élevée depuis la Réunification en 1990. Elle profite de la reprise mondiale et ses exportations ont renoué en juin avec leur niveau d'avant la crise.
L'impressionnant chiffre allemand cache toutefois une reprise très inégale, comme en témoignent les chiffres publiés dans les différents pays de la zone euro.
En France, le PIB progresse de 0,6%, trois fois mieux qu'au premier trimestre (voir ci-dessus), en Italie la croissance est stable à 0,4%.
L'accélération est sensible en Belgique (+0,7% après 0% au 1er trimestre), aux Pays-Bas (0,9% après 0,5%), en Autriche (0,9% après 0%) ou en Slovaquie (1,2% après 0,8%).
Mais la situation est moins rose dans les pays dits « périphériques », considérés comme les maillons faibles de la zone euro durant la crise de la dette.
La croissance reste molle en Espagne (+0,2% après +0,1% au premier trimestre), s'effondre au Portugal (+0,2% après +1,1%).
La Grèce est même passée dans le rouge avec un PIB en recul de 1,5% au deuxième trimestre après +1% au premier, à cause d'une chute des investissements et de la réduction significative des dépenses publiques pour réduire les déficits.
Les économistes qui mettent en garde depuis des mois contre les disparités à l'intérieur de la zone euro, craignent toujours un essoufflement de la croissance vers la fin de l'année, sur fond de plans d'austérité budgétaire et de réformes difficiles comme celles des retraites.
Dépendante des exportations

« La reprise reste dépendante des exportations des principales économies, qui ne devraient pas mettre longtemps à ralentir », souligne Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics. Le boom allemand notamment pourrait être de courte durée.
S'y ajoutent l'abandon progressif des mesures adoptées pendant la crise pour soutenir l'économie et la consolidation annoncée des finances publiques.
Au final, le défi tient en une question, selon Chris Williamson, le chef économiste de la société Markit qui publie chaque mois l'indice PMI considéré comme un bon indicateur avancé de la conjoncture : « Il faudra voir si la vigueur du centre de la zone euro s'étend à la périphérie, ou si la périphérie entraîne le centre dans sa chute ».

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