TOUT EST DIT

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samedi 12 juin 2010

"Les politiciens belges sont indignes de nous"

Des élections législatives anticipées cruciales pour le pays ont lieu en Belgique dimanche 12 juin, alors qu'une nouvelle crise politique oppose Flamands et francophones sur la réforme des institutions du pays. Entre fatalisme et espoir, des Belges témoignent de leurs attentes à l'approche du scrutin.
* "Un consensus en plein battage médiatique est devenu impossible, il faut le faire dans la discrétion", par Romain C.

Je n'espère pas grand-chose des élections de ce dimanche, les tensions entre le Nord et le Sud (au niveau politique, j'entends bien) étant telles que ces élections ne peuvent pas apporter de solutions. [...] Chaque parti bande ses muscles de son côté pour montrer qu'il protège au mieux sa communauté, et on assiste à une escalade pour montrer quel parti est le "plus flamand" ou le "plus wallon". [...] Un consensus en plein battage médiatique est devenu impossible, il faut le faire dans la discrétion, et ce ne sont pas les déclarations politiques actuelles qui tendent le plus vers le dialogue. J'espère évidemment un apaisement entre communautés, mais les partis sont tellement mis sous pression [...] qu'un débat équilibré semble bien utopique maintenant. [...]

* "Les responsables risquent bien d'être les otages des nationalistes flamands", par P. V.

Citoyen belge, originaire de Namur (Wallonie), je réside depuis plusieurs années aux Pays-Bas. Je maîtrise donc les deux principales langues nationales de la Belgique (n'oublions pas l'allemand), ce qui me permet de suivre l'actualité dans les médias flamands et francophones. Je n'attends rien de positif des élections fédérales de dimanche, même si j'irai voter samedi à l'ambassade de Belgique à La Haye. Je crains une situation politique quasi inextricable au lendemain du scrutin. [...] Au niveau flamand, les sondages convergent tous pour prédire qu'environ 45 % des voix se porteront sur les trois partis nationalistes. Sachant que toute réforme de la Constitution, seule voie pacifique pour une évolution en profondeur de l'Etat belge, nécessite 66 % des voix au Parlement (dans chaque communauté), on mesure immédiatement la situation qui prévaudra lors des prochaines négociations institutionnelles entre responsables flamands et francophones. Ces derniers risquent bien d'être les otages des nationalistes flamands.

* "Le prochain gouvernement sera épouvantable à former", par François D.

Ce qu'on attend de l'élection de ce dimanche... strictement rien. Le résultat est déjà connu, et il rendra la situation pire qu'elle ne l'était avant que le gouvernement ne tombe encore. Le prochain sera épouvantable à former, voire impossible. De nouveau les sujets qui fâchent (BHV, scission de ceci ou cela) reviendront sur la table, et les flamingants étant à la table cette fois-là, rien ne sera possible. Quant aux problèmes sérieux du pays (car après tout, ces guéguerres linguistiques n'amusent que les extrémistes) ils attendront encore. En fait, tout ce que cette énième chute de gouvernement et cette élection inutile et imprévue auront fait, c'est donner une manne de voix au parti de Bart de Wever. Mais résoudre quelque chose ? Absolument rien ! La conséquence de cette élection, ce sera une radicalisation très franche des deux côtés, qui n'aboutira à rien de bon. Mais bon, rien de neuf, dans des émissions télés des années 80, on parlait déjà de ces chamailleries... Et chacune d'entre elles (l'actuelle étant une des pires) ne fait que rapprocher le pays de l'éclatement final. Cette élection, c'est reculer pour mieux sauter...

* "Les politiciens belges sont indignes de nous", par Vincent L.

Les politiciens belges sont indignes de nous. Ils ont embrayé sur les discours nationalistes et d'extrême droite et voici où nous en sommes aujourd'hui. Ils nous ont mis dans une situation impossible avec une dette gigantesque et leur soif démesurée de pouvoir. Je n'ai jamais eu peur d'une scission. Le plus gros problème n'est pas de savoir si la Wallonie va s'en sortir seule ; le problème est de savoir si quand nous nous serons séparés, les politiciens seront ou non à la hauteur.
Je crois qu'il ne faut rien attendre en particulier des élections de dimanche. Comme on dit : "On prend les mêmes et on recommence." C'est se mettre un doigt dans l'œil de croire que les tensions parmi les membres du gouvernement vont s'apaiser, voici pourquoi : contrairement à ce que nos politiciens affirment, les Wallons sont bien trop demandeurs alors qu'ils n'en ont pas les moyens.
Nous sommes dans une impasse pour encore des années. Mais peu importe, vraiment.

* "Mon inquiétude porte plus sur les attitudes antidémocratiques et xenophobes…", par Alain G.

Les élections de ce dimanche ne vont pas, selon moi, contribuer à une explosion ni à une révolution. Depuis quarante ans nous sommes habitués à ces poussées de fièvre communautaire.
La NVA fera probablement un très bon score ce dimanche, en raison de l'incapacité des autres partis flamands de "parler vrai" à leurs électeurs. Ils ont pris l'habitude de vouloir se profiler toujours plus flamand que le voisin et d'asséner que tous leurs problèmes sont dus aux francophones ! [...] Après avoir roulé les mécaniques ces dernières semaines, des compromis devront être trouvés, et il ne le seront pas car personne, et certainement pas la Flandre, n'a intérêt à scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis.
Mon inquiétude porte beaucoup plus sur les attitudes de plus en plus antidémocratiques et xénophobes à l'égard des francophones de la part de mandataires publics flamands en périphérie bruxelloise. Tolérer cela au cœur de l'Europe est inadmissible et cela devrait être lourdement sanctionné au risque d'une banalisation complice dangereuse pour notre pays.

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