TOUT EST DIT

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jeudi 6 mai 2010

Des islamistes égyptiens veulent interdire "Les Mille et Une Nuits"

Les syndicats d'écrivains égyptiens ne veulent pas s'en laisser conter. Après avoir assisté, médusés, à la plainte d'un groupe d'avocats demandant l'interdiction d'une réédition des Mille et Une Nuits, les écrivains égyptiens entendent désormais porter plainte pour position "contre le patrimoine". "Il est temps pour nous de passer de la position de défense à la position d'attaque", explique Mohammed Salmawy, responsable du syndicat des écrivains.
Cette nouvelle édition des Mille et Une Nuits a été publiée par un organisme gouvernemental qui s'était déjà attiré des critiques par le passé pour d'autres ouvrages. En 2003, le chef de l'organisme avait été renvoyé par le ministre de la culture Farouk Hosni pour la publication de trois romans considérés comme obscènes par les islamistes.

Chef-d'œuvre de la littérature arabe, Les Mille et Une Nuits est attaqué par un groupe d'avocats pour les mêmes motifs. Dans leur plainte contre Les Mille et Une Nuits, le groupe Avocats sans restrictions dénonce des références au sexe qui selon eux "encouragent au vice et au péché". Ils demandent la confiscation de l'ouvrage et la poursuite de ses éditeurs. Selon eux, l'ouvrage viole un article du code pénal égyptien punissant de deux ans de prison les "offenses à la décence publique", révèle le site Internet Al-Masry Al-Youm.

Une version des Mille et Une Nuits avait déjà été interdite en Egypte en 1980, et comme il n'existe pas de version définitive du livre, chaque nouvelle édition fait l'objet d'appréciations diverses. Selon la loi égyptienne, chaque citoyen peut porter devant un tribunal ce qu'il considère comme portant atteinte à la morale. Selon les groupes de défense des droits de l'homme en Egypte, de plus en plus d'attaques de ce genre ont lieu depuis une dizaine d'années.

De nombreux écrivains ont dû faire face à des procès de ce type et espèrent aujourd'hui ouvrir un vrai débat sur ces points de droit et sur les valeurs de la société égyptienne. Pour Samia Mehrez, professeure à l'université américaine du Caire, citée par Al-Masry Al-Youm, ces cas ne sont pas une surprise et sont plutôt le résultat des luttes de pouvoir entre gouvernement et conservateurs religieux. "Dans ce jeu, la culture n'est qu'un pion", déplore-t-elle.

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