TOUT EST DIT

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jeudi 6 mai 2010

La crise sur le gâteau


C'était il y a trois ans pile. Pile, c'est le mot. Le nouvel élu, brillamment porté par 53,06 % des voix, semblait animé par d'inépuisables accus, à l'instar du célèbre automate de la publicité qui dure plus longtemps. Le candidat de la rupture venait d'écraser sa rivale socialiste. La France de mai tournait sans nostalgie la longue page des années Chirac, cet "homme vieilli" qui, à peine quelques mois plus tard, deviendrait le chouchou de ses détracteurs. Ainsi va l'histoire immédiate, avec ses engouements et ses rejets, avec son ironie et sa raison. Pour le triomphateur, la victoire en chantant commença au Fouquet's et se poursuivit, au large de Malte, sur le yacht d'un riche ami. Le ton du quinquennat était donné : people et bling-bling. De quoi masquer d'emblée le volontarisme proféré. Car l'ami des patrons et des acteurs était aussi un vrai bosseur. Il allait dire ce qu'il fait et faire ce qu'il dit ? Mais sous le syllogisme séduisant, le message fut vite brouillé. Pas facile de démêler l'essentiel du futile, lorsqu'à chaque réforme claironnée correspond un "plan com". Et pour un peu que la vie privée soit érigée en permanent vecteur du pouvoir. En ce jour d'anniversaire, sur fond de marasme mondial persistant et de désastre grec, l'heure ne serait cependant pas vraiment propice au regard en arrière. Du moins à en croire l'Élysée qui, tout en se défendant d'établir un bilan, en esquisse un dans une sobre plaquette pédagogique. D'ici 2012, le chemin est encore long. Et si, face aux mauvais sondages et à la désillusion, le président parle de retraite, ce n'est probablement pas à la sienne qu'il songe. Le chantier lancé est courageux. C'est tout l'avenir qui est en jeu. Celui des Français. Celui du premier d'entre eux aussi. S'accordera-t-il une pause tout à l'heure devant le gâteau de crise aux trois bougies ? C'est mal le connaître. Nicolas Sarkozy déteste souffler.


Didier Pobel

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