TOUT EST DIT

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jeudi 1 avril 2010

Une visite fructueuse... Pour qui ?

Inutile d'insister sur les mondanités et les manifestations d'amitié de la visite de Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis : les magazines « people » s'en chargeront, les porte-parole de l'UMP et du gouvernement aussi pour souligner les succès du président de la République en politique étrangère. Surtout quand tout va mal en politique intérieure...
Plus importantes sont les relations franco-américaines, les vraies. Elles sont au beau fixe, du moins sur les grands dossiers du moment -Proche-Orient, Iran et Afghanistan. Barack Obama obtient l'appui sans failles de la France, un appui qui est également celui des grands Etats de l'Union européenne. En soi, rien de surprenant : il y a un an, au sommet de Strasbourg, Paris a réintégré toutes les structures de l'OTAN et se comporte désormais en fidèle allié du commandant en chef.
Certes, le soutien français -voire européen- n'est que secondaire dans la défense des intérêts américains. Mais pour la première fois depuis longtemps, un président des Etats-Unis peut se targuer de vivre des relations transatlantiques sans nuages. En somme, le succès de cette visite serait surtout à mettre à l'actif de Barack Obama, un succès de plus après sa réforme de l'assurance-maladie et la prochaine signature d'un traité de désarmement nucléaire avec Moscou. Barack Obama prendrait enfin en charge le leadership du monde occidental dans son ensemble, après avoir longtemps hésité, surtout préoccupé par les problèmes internes.
Restent les questions qui pourraient fâcher. La France va présider le G8 et le G20. Elle insistera de nouveau sur la nécessaire moralisation financière mondiale. Depuis le krach de 2008, ces propos cornent aux oreilles américaines en lancinante antienne. Même si les propositions de la France, très édulcorées depuis -il n'est plus question d'un nouveau Bretton Woods- relèvent du bon sens, elles font prêchi-prêcha à Washington, d'autant plus que Paris n'a pas su partager ses vues avec ses partenaires les plus proches de l'Union européenne. Le récent replâtrage en réponse à la crise grecque montre bien que l'Europe, au sein de la zone euro, reste divisée sur les questions monétaires et financières. En d'autres termes, les Etats-Unis agiront à leur guise et dans leurs seuls intérêts. Peut-être, et au plus, par une réforme touchant le fonctionnement de Wall Street, autre chantier prévu par Obama. Sans davantage de précisions. Mais toute l'Europe sourde aux propositions françaises applaudira...
En attendant, les sites internet de l'Elysée et de la Maison Blanche en disent long sur l'importance accordée à la visite officielle du président français. Sur le premier site, la poignée de mains Sarkozy-Obama est en « une ». Sur le site américain, la visite est noyée dans les « photos du jour »...

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