Elle court, elle court, la rumeur sur le couple Sarkozy. Plus qu'une mauvaise blague, l'Elysée parle de "complot" à l'encontre du président et de son épouse. Relayée à son insu par le JDD, l'information calomnieuse fait aujourd'hui l'objet d'une plainte. Qui pourrait en vouloir à Nicolas et Carla ?
Cela fait plusieurs semaines que des rumeurs circulent sur le couple présidentiel (AFP). On les dit en pleine tempête, on parle de leurs infidélités et même de leurs nouvelles conquêtes célèbres. Ces bruits de couloir alimentent la Toile, Facebook et Twitter notamment. Le 8 mars dernier, c'est le Journal du Dimanche, via l'un de ses blogs affiliés, qui relaie la calomnie. Si le texte a été retiré du site quelques heures après sa publication, le mal était déjà fait. La presse internationale (britannique, suisse, néerlandaise, … et même indienne) reprend l'info et l'estampille "lu dans le Journal du Dimanche".
Nicolas et Carla voient rouge
Le couple super médiatique n'a pas apprécié d'être relégué, sans son consentement, aux pages people des magazines. L'Elysée fait donc pression sur le JDD pour qu'il trouve et pende les responsables. Le directeur de la rédaction, Olivier Jay, envoie ses plus plates excuses et fait de son mieux pour découvrir l'auteur de ce post. Après plusieurs semaines de déni, le directeur des opérations de Newsweb, filiale de Lagardère Active, qui gère les plateformes internet du groupe (JDD, Paris Match ou Europe 1), avoue finalement que tout est parti de chez lui. Un jeune homme de 23 ans embauché pour faire du buzz s'était chargé de colporter la rumeur. Le bloggeur Miklo7 est enfin démasqué, les deux hommes démissionnent.
Le JDD porte plainte
Cela n'est cependant pas suffisant pour l'Elysée. "Nous faisons de cette ignominie un casus belli. Nous voulons aller jusqu’au bout pour que cela ne se reproduise plus jamais. Comme on dit, la peur doit changer de camp.", souligne Pierre Charon, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy. Le Journal du Dimanche décide alors de porter plainte contre X pour"introduction frauduleuse de données dans un système informatique", une peine passible de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. La nouvelle réjouit le palais présidentiel qui cherche toujours le commanditaire de cette rumeur, qualifiée même de "complot" anti-Sarkozy. "Il y a encore des choses à découvrir. Cette plainte permettra de reconstituer l’environnement des fautifs. De voir qui a parlé à qui", prévient l’Elysée.
Qui est le coupable ?
"Maintenant, on va voir s'il n'y a pas une espèce de complot organisé, avec des mouvements financiers, pourquoi pas.", anticipe Pierre Charon. Avant de pouvoir confirmer une deuxième affaire Clearstream, les rumeurs vont bon train sur qui profiterait de cet étalage public de linge sale. Des internautes anonymes voulant railler le pouvoir ? Dominique de Villepin, le Monte Cristo de la droite ? Les proches du président regarderaient plutôt du côté de Strasbourg et de Rachida Dati. Certains pensent même que c'est à cause de ces soupçons que l'ancienne Garde des Sceaux aurait été soulagée de ses privilèges, après qu'une enquête des services de renseignement français ciblant "Rachida Dati dans la diffusion d'informations jugées malveillantes à l'Elysée" a été remise au chef de l'Etat. L'euro-députée, qui se déplace à pieds, a tout nié dans un communiqué. Dans ce cluedo de la calomnie, tout semble possible. Se pourrait-il alors que Nicolas Sarkozy ait lui-même lancé cette rumeur ? Cela avait en effet étonnamment bien servi la cote de popularité de Dominique de Villepin après le procès des faux-listings.
Si les enquêteurs de l'Elysée sont sur le coup, il y a pourtant peu de chance que le coupable soit un jour connu et condamné. Quant aux rumeurs, elles ne sont pas prêtes de s'arrêter. En politique, c'est tous les jours le 1er avril.
mardi 6 avril 2010
RUMEURS – Qui en veut aux Sarkozy ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire