La députée européenne serait en disgrâce auprès de l'Elysée, qui la soupçonnerait d'avoir colporté des rumeurs sur le couple présidentiel. Elle a reçu le soutien de certains élus de la majorité.
C'est le Canard Enchaîné qui avait mis le feu aux poudres, mercredi, en annonçant que Rachida Dati avait été forcée, au soir du premier tour des régionales, de rendre les clés de sa 607 de fonction et de se séparer de son escorte de trois policiers, restés à sa disposition depuis son départ du gouvernement. Selon l'hebdomadaire satirique, généralement bien informé, c'est sur ordre direct de l'Elysée que Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, avait prié ses fonctionnaires de cesser sur-le-champ la protection de l'ancienne garde des Sceaux.
«Rien de personnel», avait alors répondu le ministère de l'Intérieur, qui prétendait que Rachida Dati avait simplement fait les frais d'une réorganisation globale des équipes de protection. «La protection d'autres personnalités politiques a été réduite pour obéir aux observations de la Cour des comptes», détaillait dans Le Monde Brice Hortefeux. Avec preuve à l'appui : Christian Poncelet, Michel Charasse, Bruno Le Maire, ont aussi été privé de leur escorte.
C'était sans compter sur les révélations du Journal Du Dimanche, qui expliquait ce week-end que la députée européenne s'était aussi vue confisquer en urgence le chauffeur qui avait été mis à sa disposition par la Chancellerie. Là encore sur intervention directe du président de la République. De là à parler d'acharnement de Nicolas Sarkozy à l'encontre de Rachida Dati, il n'y a qu'un pas que le JDD a eu vite fait de franchir.
Selon le journal, la maire du VIIe arrondissement de Paris est en pleine «disgrâce» à l'Elysée, où elle est soupçonnée d'avoir colporté des rumeurs sur le couple présidentiel. Le JDD prétend même qu'une enquête des services de renseignement français ciblant «Rachida Dati dans la diffusion d'informations jugées malveillantes à l'Elysée» a été remise au chef de l'Etat avant le premier tour des régionales.
La garde rapprochée de Dati contre-attaque
Une mise en cause que la députée européenne n'a pas franchement apprécié. Dans un communiqué publié dimanche soir, elle nie fermement être à l'origine des rumeurs. Elle «proteste avec indignation contre les allégations de certains organes de presse lui prêtant une quelconque responsabilité dans la propagation de rumeurs absurdes et inadmissibles sur la vie privée du couple présidentiel». Elle «se réserve le droit d'agir en diffamation contre ceux qui reprendraient cette allégation dénuée de tout fondement et la reliant de surcroît à la suppression naturelle de sa protection policière, présentée comme une sanction», ajoute le communiqué.
Immédiatement, plusieurs parlementaires UMP ont volé au secours de l'ancienne ministre de la Justice. A l'image de Christian Jacob, président de la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale, qui dénonce la «campagne calomnieuse» dont serait victime Rachida Dati. «Je me fais l'écho de beaucoup de parlementaires qui se disent offusqués par ces attaques complètement folles», assure l'ancien ministre de Jacques Chirac, aujourd'hui bras droit du patron des députés UMP Jean-François Copé.
Le sénateur UMP de Paris, Philippe Dominati, a également apporté son soutien à la maire du VIIe arrondissement, expliquant que «ces attaques sont la manifestation d'une prise d'importance de Mme Dati de par ses déclarations télévisées au soir du premier tour des régionales et de par son positionnement de plus en plus dense sur la scène parisienne». Selon lui, Rachida Dati, qui n'a jamais fait mystère de ses visées sur la mairie de la capitale, «gêne manifestement de plus en plus à Paris».
Dimanche soir, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, s'est dit également «étonné que le nom de Rachida Dati se trouve lancé en pâture sur des sites internet et auprès de journalistes comme étant à l'origine des rumeurs sur le couple Sarkozy-Bruni». «Je ne peux pas m'empêcher de me rappeler qu'à son entrée au gouvernement, Mme Dati avait fait l'objet d'une virulente campagne manifestement initiée par des individus qui n'avaient pas digéré qu'une personne s'appelant ‘Rachida' puisse devenir garde des Sceaux.», a-t-il expliqué. Avant d'ajouter : «Il est à espérer que nous ne soyons pas aujourd'hui confronté à un même type de motivations».
mardi 6 avril 2010
Rachida Dati nie avoir répandu des rumeurs sur Sarkozy
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