TOUT EST DIT

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mardi 6 avril 2010

Du sang et des larmes

Le bouclier fiscal piège Nicolas Sarkozy dans une nasse dont il aura du mal à s'extraire. Remettre en cause sa réforme étendard serait un aveu d'échec qui fragiliserait la situation de la France et, sans un assainissement rapide de la dette, l'exposerait à la spéculation internationale. Les pays qui, comme la Chine, profitent de la faiblesse de leur monnaie pour pratiquer le terrorisme financier et itinérant sur les États, nous regarderaient bientôt comme la Grèce, le Portugal ou l'Espagne. Le président de la République sait qu'il doit combler en partie les déficits pour corriger cette fragilité. Il sait aussi qu'à très court terme, il va avoir besoin de disponibilités pour rétablir l'équilibre des caisses de retraites et engager la réforme dans de bonnes conditions. Une belle occasion pour lui de « bricoler » en douceur le bouclier, tout en expliquant qu'il prend l'argent là où il est pour sauver la retraite par répartition.

L'impact du sauvetage des banques et les coups de boutoirs de la gauche, comme d'une partie de sa propre majorité, contre le bouclier empêchent désormais Nicolas Sarkozy de parler de la justesse de sa politique fiscale.

Car les élus UMP ont entendu le rejet du bouclier par leur électorat populaire en allant à sa rencontre sur les marchés pendant la campagne des régionales. On leur a beaucoup répété que ces mesures protègent les revenus du capital et n'apportent rien aux chômeurs quand les profits eux sont repartis à la hausse. Même les citoyens les moins familiers des mécanismes financiers ont aujourd'hui compris que taxer les revenus financiers, c'est taxer l'argent produit par l'argent. Et cet argent-là n'a rien à voir avec celui produit par le travail. S'il ne veut pas traîner ce boulet jusqu'en 2012, Nicolas Sarkozy doit le désamorcer.

La solution serait peut-être pour le chef de l'État de renoncer à sa politique initiale en l'assumant et en lui substituant une politique de régulation inscrite dans la durée plus que dans les coups ponctuels. Les 1.500 milliards de déficits de l'État sont là qui vont lui imposer la méthode de Churchill n'hésitant pas à promettre à son pays du « sang et des larmes ». Et cela, on ne peut pas le demander à ceux qui n'ont que les yeux pour pleurer.

Daniel RUIZ

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