TOUT EST DIT

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mercredi 31 mars 2010

Les CD et DVD ne sont pas éternels

Peu de gens pensent à archiver leurs données numériques. Pourtant, photos de famille, vidéos de vacances, documents personnels stockés sur disque dur, CD ou DVD ont une durée de conservation limitée.
Loin de permettre un archivage durable, disques durs, CD, DVD enregistrables risquent de ne conserver que quelques années photos, vidéos ou autres documents personnels, ont alerté hier des experts des académies des sciences et des technologies, invitant à une « prise de conscience ».

Dix milliards de disques optiques numériques enregistrables (DONE) ont été vendus en 2009 dans le monde, « mais personne ne sait pendant combien de temps on pourra les lire », a déclaré devant la presse Erich Spitz, ancien directeur général adjoint chargé de la recherche et de la technologie du groupe Thomson, membre des deux Académies.

« L’information numérique dont personne ne s’occupe meurt au bout de quelques années », prévient le rapport sur la longévité de l’information numérique rendu public hier.

« Beaucoup d’informations personnelles, médicales, scientifiques, techniques, administratives… sont en danger réel de disparition », mettent en garde les auteurs. « Les données que nous voulons garder vont-elles s’effacer ? », s’interrogent Jean-Charles Hourcade, Franck Laloë et Erich Spitz.

Le rapport ne porte pas sur les CD de musique ou films DVD vendus déjà enregistrés (dits « pressés »), dont la durée de vie est « relativement bonne, sans commune mesure avec celle des disques type CD-R ou DVD-R enregistrables à l’unité », préviennent-ils d’emblée.

Faute d’usure mécanique lors de la lecture optique de ces disques, « beaucoup ont longtemps cru que ces supports seraient éternels. Malheureusement nous savons maintenant que, dans la réalité, ils se dégradent constamment, même s’ils ne sont pas utilisés », ajoutent-ils dans le rapport.

Coût astronomique

Les différents tests ne permettent pas de dire si ces supports resteront lisibles après avoir été enfermés dix ou vingt ans « dans une armoire normande », note Franck Laloë, du Laboratoire Kastler Brossel, ajoutant que certains peuvent devenir illisibles au bout de quatre ans. « Les disques en or ne sont pas meilleurs que les autres et les fameux Blu-ray semblent être encore plutôt moins bons que des supports moins récents », prévient-il.

D’où les conseils de multiplier les sauvegardes de disques durs et d’autres supports peu fiables sur la durée. Si les 25 millions de foyers français s’attelaient à recopier périodiquement les données afin de conserver au bout de 25 à 50 ans un « patrimoine numérique » de 100 gigaoctets à 1 teraoctet chacun, cela pourrait représenter un budget annuel de 2 à 20 milliards d’euros, selon le groupe d’experts.

Pour éviter à la collectivité ce « coût astronomique », ils recommandent d’élaborer une véritable politique d’archivage numérique, de développer la recherche et favoriser l’innovation.

Une invention française prometteuse


Invention française des années 80, le Century disc, gravé sur verre trempé, est un support numérique durable mais coûteux, déjà utilisé lors de missions spatiales, et qui offre des « perspectives prometteuses », selon le rapport des Académies des sciences et des technologies. Ces disques, lancés par la société Digipress, ensuite plusieurs fois revendue, « utilisent un procédé de lithogravure qui les rend très stables dans le temps : ils passent haut la main tous les tests de vieillissement », précise le groupe d’experts. Parmi les techniques envisagées, ce procédé serait « le plus près de parvenir à une conservation de données sur des siècles », selon Franck Laloë du Laboratoire Kastler Brossel. Mais faute d’une fabrication automatisée, le prix d’un Century Disc CD ou DVD est actuellement de l’ordre de 100 euros, ce qui est « environ dix fois trop élevé pour être accessible aux particuliers ». Déjà utilisé pour conserver des informations sur notre civilisation terrestre à destination d’éventuels extraterrestres, lors de la mission Mars Pathfinder lancée en 1996 par la Nasa. L’autre solution serait la mise au point de machines recopiant des DVD-R sur des Century disc. Parmi les perspectives d’avenir, le rapport évoque également les disques holographiques, « où l’information est écrite en volume, ce qui permet de s’affranchir de tous les problèmes liés aux diffusions et pollutions en surface ».

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