TOUT EST DIT

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mercredi 31 mars 2010

Un rapport souligne les dysfonctionnements des hôpitaux de Paris

En plein débat sur la réorganisation des Hôpitaux de Paris, un rapport de la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France vient critiquer la gestion de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris. Alors que le plan, suspendu pour le moment, prévoit la suppression de 3 000 à 4 000 postes sur 91 000 et le regroupement de certains établissements, le rapport pointe justement un sureffectif dans les hôpitaux parisiens et de graves difficultés dans l'organisation des soins.
Datant du 18 février, mais rendu public le 28 mars, le rapport estime que la situation des hôpitaux de l'AP-HP est plus favorable que dans le reste de la France. Ainsi, par rapport à sa part d'activité de soins (9,4 % des lits), l'AP-HP dispose de plus de personnels médicaux à plein temps que les autres établissements (13,1 %). "Ainsi, contrairement au sentiment d'un manque de temps médical exprimé par différents interlocuteurs de l'AP-HP, on peut chiffrer, en 2007 à partir des ratios rapportant les lits ou journées aux équivalents temps plein médicaux (ETP), à 550 ETP l'écart entre le personnel médical de l'AP-HP et celui des CHU", note le rapport. Même chose pour les personnels non médicaux, qui selon le rapport seraient "près de 20 000 emplois à plein temps de plus" que l'effectif correspondant à sa part d'activité nationale (11,6 % des postes, contre 8,7 % d'activité).

INADÉQUATION DES MOYENS AUX BESOINS

Pour expliquer cet écart entre "le sentiment de manque" de personnel et le sureffectif à l'AP-HP s'explique, selon la chambre des comptes, par des problèmes d'organisation et de suivi de l'activité médicale. La chambre s'est particulièrement penchée sur le cas de trois hôpitaux d'Ile-de-France : Henri-Mondor, Pompidou et Bichat. Elle note que "les tableaux prévisionnels d’activité sont également peu nombreux à l’AP-HP et les tableaux de service réalisé sont inégalement produits, tout au moins dans les établissements contrôlés". Tableaux, obligatoires depuis 2003, qui permettent normalement de suivre l'activité de chaque médecin et d'organiser la permanence des soins. De plus, le rapport note que très peu de contrôles sont réalisés quant à la conformité de ces tableaux et des services effectués : "Comme dans beaucoup d’hôpitaux, les
chefs de service ne s’estiment pas en charge du contrôle du service fait."

Autre problème dans l'organisation des soins pointée par le rapport : "la prégnance des équipes du matin", qui sont beaucoup plus fournies que celles de l'après-midi, dont le temps de travail est légèrement plus long et dont "les horaires sont moins conciliables avec une vie de famille". Une disparitié qui influe sur les capacités d'accueil des hôpitaux. Les écarts dans le nombre de personnels présents varie aussi beaucoup en fonction de plannings très fluctuants. "Ils présentent, en cours de semaine, de fortes variations du nombre de personnels soignants", remarque le rapport. Dans certains services, le nombre de personnels présents peut varier du simple au double d'un jour à l'autre. "Faute de réflexion institutionnelle sur les besoins en personnels soignants des services, il est extrêmement difficile de se prononcer sur l'adéquation des effectifs à l'activité", regrette la chambre des comptes.

Plus qu'une charge contre les personnels, le rapport note que, de manière générale, les moyens de l'AP-HP n'ont pas été correctement déployés en fonction de ses besoins. "Les différentes ressources, qu’elles soient humaines ou médico-techniques, sont encore réparties sur des bases influencées par le passé que les réformes récentes", estime-t-il.
Le Monde.fr

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