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mercredi 24 mars 2010

Les catholiques pratiquants demeurent fidèles à la droite

Un sondage exclusif CSA pour «La Croix» montre que les catholiques les plus pratiquants ont comme par le passé massivement voté à droite et déserté le MoDem
En ces temps d’abstention galopante, le sondage CSA pour La Croix vient d’abord rappeler une réalité : les catholiques les plus pratiquants sont aussi des Français particulièrement civiques. Au premier tour des régionales, près de six sur dix sont ainsi allés voter, nettement plus que parmi l’ensemble des électeurs, qui se sont abstenus pour plus de la moitié d’entre eux.

Bien sûr, il y a dans cette particularité une variable d’âge, puisque les pratiquants affichent un profil plus âgé que la moyenne de la population. Mais pas seulement, explique Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique-opinion de CSA : « On peut penser que par leur engagement les plus pratiquants sont bien insérés dans la vie sociale et conscients de leur responsabilité civique. »

S’ils se sont donc déplacés plus que la moyenne, les électeurs catholiques ont aussi plus souvent que les autres mis un bulletin UMP au fond des urnes. Le scrutin régional n’a pas dérogé à cette constante de la vie politique : la pratique religieuse demeure un déterminant clé du vote. Seulement 20% des catholiques non pratiquants ont voté à droite au premier tour. La proportion atteint 31% chez les pratiquants occasionnels et culmine à 60% parmi les fidèles les plus assidus à l’église. Au second tour, les trois quarts de ces derniers ont voté à droite, plus du double de la moyenne nationale.

Le MoDem boudé par les catholiques pratiquants
À l’inverse, la gauche fait jeu égal avec la droite chez les catholiques occasionnels (42%) et la dépasse largement parmi les non-pratiquants (55% contre 33%). On retrouve là une gradation traditionnelle, déjà observée lors de tous les précédents scrutins. Aux dernières européennes, par exemple, le parti présidentiel avait réuni 56% des suffrages des catholiques pratiquants réguliers et seulement 20% des voix des non-pratiquants.

Si l’UMP conserve lors de ces régionales les faveurs de l’électorat pratiquant, ce n’est en revanche plus le cas du MoDem. Bien au contraire : le parti de François Bayrou, qui se veut l’héritier d’une certaine démocratie chrétienne, a été boudé par cette partie de l’électorat.

Lors de la présidentielle de 2007, le candidat centriste avait pourtant su s’attirer les faveurs de 20% des pratiquants réguliers et même de 23% des non-pratiquants. Une « prime » de 2 à 5 points par rapport à son score national. Trois ans plus tard, la chute est brutale. Les listes du MoDem n’ont attiré aux régionales que 4% des suffrages de l’ensemble des catholiques, soit à peine leur étiage national. Et chez les catholiques pratiquants réguliers, ce pourcentage chute à moins de 3%.

Frémissement en faveur du FN
En fait, ce résultat du MoDem n’est qu’une demi-surprise. Il vient confirmer la cassure déjà enregistrée lors des dernières européennes, où François Bayrou avait réalisé chez les électeurs les plus pratiquants un score de 7% seulement, en deçà de sa contre-performance nationale (8,4%). « À la présidentielle, l’électorat le plus pratiquant avait apprécié la façon de faire campagne de François Bayrou, qui semblait donner de la hauteur à la politique. Mais ce ressort s’est cassé lors des européennes, où il a mené une campagne qui a paru agressive et loin des enjeux européens. »

Si l’équilibre gauche-droite se modifie assez peu lors de ces régionales, le sondage permet par ailleurs de confirmer deux évolutions sensibles. D’abord, un frémissement en faveur du FN parmi l’électorat catholique. Lors des européennes, la partie la plus pratiquante du monde catholique avait largement boudé le FN, se reportant en partie sur Philippe de Villiers. L’offre régionale étant cette fois différente, le parti de Jean-Marie Le Pen retrouve chez les plus pratiquants un score comparable à sa moyenne. Il opère également une percée parmi les catholiques occasionnels, plus éloignés de l’Église et traditionnellement plus enclins à voter FN que la moyenne des catholiques.

Méfiance envers les écologistes
A côté de l’UMP hégémonique et d’un FN en petit regain de forme, il reste donc peu de place pour les autres forces politiques. C’est évident pour l’extrême gauche. C’est tout aussi vrai pour les écologistes, qui trouvent difficilement leur place. Europe Écologie est ainsi loin de retrouver chez les catholiques (8%) son score national (12%). Le déficit est particulièrement marqué parmi les plus pratiquants, où les écologistes totalisent à peine 1% des suffrages.

« L’image libertaire de Daniel Cohn-Bendit symbolise pour eux l’inverse des valeurs qu’ils veulent voir en politique », analyse Jean-Daniel Lévy, pour qui « il existe sans nul doute une méfiance des catholiques les plus engagés, qui ressentent parfois l’écologie comme un nouveau dogme que l’on voudrait leur imposer ».
Mathieu CASTAGNET

IL EST VRAI QUE JE VOIS MAL UN IMMIGRÉ ARABE VOTER POUR UNE TENDANCE QUI VEUT LE VOIR AILLEURS QU'EN FRANCE.

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