TOUT EST DIT

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mercredi 24 mars 2010

Le vrai tournant du quinquennat

Personne n'imaginait que la défaite de la droite aux régionales aurait autant de conséquences nationales. En réalité, nous sommes au tournant du quinquennat. La suite dépend du président de la République. Air connu. Plus exactement, elle dépend de sa décision de se représenter ou non en 2012. Décodage.

Ou bien Nicolas Sarkozy veut solliciter un second mandat et, dans ce cas, il serait plus tenté de cultiver sa popularité que de s'attaquer aux douloureuses réformes de fond qui soulèvent le plus de mécontentements et compromettraient sa réélection.

Ou bien il accepte l'éventualité de passer la main dans deux ans. Dans cette hypothèse, on peut imaginer qu'il se sente le courage de prendre des décisions qui font mal, mais qui seraient d'intérêt général. Scénario qui correspond au souhait d'un François Fillon impatient d'assainir le pays. Il existe un troisième scénario, très optimiste : Nicolas Sarkozy mène des réformes impopulaires et réussit malgré tout à se faire réélire...

La voilà la clé des deux années qui viennent. Celle qui déterminera si la France redresse ou non la barre, ternit ou améliore son image, entame ou améliore sa solvabilité pour emprunter au meilleur taux, fait ou non capoter l'Europe. Pour cela, il faut économiser au moins dix milliards d'euros par an et accroître les recettes en facilitant la reprise.

La majorité va concentrer son action sur la compétitivité des entreprises (d'où l'abandon d'une taxe carbone hexagonale) et la lutte contre les déficits (abandon de niches fiscales et sociales, dépenses de l'État, financement des retraites, mise en place d'un impôt plancher pour les hauts revenus). Ce contexte explique toute l'importance d'une négociation réussie sur les retraites, toute la signification de l'éviction de Xavier Darcos, trop affaibli pour la mener, et toute la nécessité d'actions courageuses et justes.

Pour n'avoir pas mesuré assez tôt les effets de la crise, ou pour avoir cru trop tôt à la reprise, l'exécutif a perdu beaucoup de temps. Il en avait déjà perdu avant la crise, à travers une gouvernance illisible. Les parlementaires en prennent acte. Ils sont prêts, une dernière fois, à aider Nicolas Sarkozy à prendre le taureau par les cornes. Mais ils sont aussi prêts à lui préférer François Fillon s'il fallait un recours.

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