Le quotidien américain a annoncé qu'il fera payer une partie de ses contenus en ligne dès l'année prochaine. En France aussi, les offres mixtes gratuit/payant se multiplient, tandis que le secteur place de grands espoirs dans les applications mobiles. Etat des lieux.
44% des visiteurs de Google News regardent les titres du portail d'actualités sans aller sur les sites des journaux, selon un sondage du cabinet Outsell publié hier. Selon ce même sondage, réalisé en juillet 2009 auprès de 2.787 Américains consommateurs d'actualités, 57% des personnes en quête d'informations se tournent en priorité vers des moyens numériques: 31% utilisent un agrégateur comme Google News ou Yahoo, 8% vont directement vers les sites des médias, et 18% vers d'autres sites.
Soulignant l'enjeu de la présence des médias sur Internet aussi bien que la difficulté à monétiser leurs contenus Web, les résultats de ce sondage sont publiés alors qu'une nouvelle vague d'offres payantes agite la presse en ligne. Selon un sondage de l'American Press Institute, 6 éditeurs de presse américains sur 10 envisagent de lancer une offre payante. La tendance 2010 semble être l'adoption d'un système mixte, mêlant offre gratuite et contenus payants. Un modèle déjà mis en oeuvre en France par Libération.fr depuis septembre 2009 (3.500 abonnés, contenus exclusifs et accès à l'édition papier la veille de sa sortie), LeMonde.fr depuis 2002 (contenus et services exclusifs, archives) ou Lesechos.fr depuis 1996. Aux Etats-Unis, le Wall Street Journal qui appartient au nouveau chantre des stratégies de presse en ligne payante Rupert Murdoch, en est le héraut (certaines parties du site sont gratuites, d'autres sont payantes). Au Royaume-Uni, le Financial Times propose la consultation gratuite d'un certain nombre de papiers puis impose de s'abonner pour pouvoir lire plus d'articles.
Le New York Times en tête de proue
Le New York Times a annoncé aujourd'hui le passage au payant de son site (plus de 15 millions de visiteurs uniques) début 2011, sur un mode proche de celui du Financial Times (payant au-delà d'un certain nombre d'articles consultés). Ce qui lui permettra de continuer à bénéficier du trafic issu des moteurs de recherche, tout en valorisant ses espaces publicitaires sans faire trop baisser l'audience. Le quotidien avait déjà essayé une formule d'abonnement en ligne en 2005, qu'il a arrêtée en 2007.
The Standard Times (News Corp) a lui aussi opté pour un modèle mixte, autorisant la consultation de dix articles gratuits avant de requérir un abonnement. Le quotidien du Massachusetts est détenu par le groupe de Rupert Murdoch, qui tente de convaincre un maximum de titres de rejoindre sa vision d'une presse en ligne payante, afin de faire basculer le système.
Toujours à l'étranger, le Sunday Times et le Sun pourraient eux aussi lancer une offre payante au premier semestre.
En France, LeFigaro.fr devrait lancer une offre mixte d'ici à mars 2010. L'accès payant sera réservé à des dossiers, des exclusivités et des services. "Le statut mixte est la clé de la rentabilité d'internet demain", a expliqué le directeur de la rédaction du site Luc de Barochez à Reuters. La Dépêche du Midi est sur la même ligne. Le quotidien compte développer "un modèle de site premium avec de l'information enrichie, complémentaire ou exclusive, en temps réel ou hyper-locale", rapporte Reuters. Le site vise 20.000 abonnés, tout comme Libération dont l'audience est comparable.
Les smartphones, une nouvelle opportunité pour les modèles payants
Pour Lagardère Active comme pour La Dépêche du Midi, qui a lancé son application début janvier, les nouveaux téléphones multimédia représentent une chance de pouvoir enfin développer des stratégies de monétisation des contenus. D'une part parce que les consommateurs sont moins habitués au gratuit sur ce type de support, d'autre part car ils permettent d'offrir une nouvelle valeur ajoutée, et enfin car de nouvelles formes de micropaiements (iTunes, facturation via l'opérateur...) peuvent se mettre en place.
Certains éditeurs maintiennent cependant toujours la gratuité. Tel est le cas de l'application du Monde.fr, qui selon Philippe Jannet, président du Monde Interactif, a été téléchargée 1,2 million de fois. Elle a généré 15% d'audience en plus pour le journal en ligne (6 millions de visites selon l'OJD, qui s'ajoutent aux 42 millions de visites du site Web).
L'application de l'Equipe (0,79€), qui fournit aussi des contenus à d'autres éditeurs en marque blanche, est elle déjà rentable, a annoncé le quotidien sportif lors d'une conférence récente de la World Association of Newspapers. "L'iPhone a fait revenir une vielle habitude, celle de payer pour les contenus" a expliqué Sébastien Valere, le VP marketing de l'Equipe 24/24.
L'agence de presse AFP a elle-même dévoilé la semaine dernière son application, mise à la disposition des clients de l'AFP en marque blanche et commercialisée en direct auprès des possesseurs d'iPhone et d'iPod Touch (1,59€, pas disponible en France).
En Europe, l'allemand Axel Springer a décidé en décembre de faire payer un abonnement pour les applications de Bild et Die Welt. Celle du britannique Guardian, payante (2,99€) mais sans abonnement, a été téléchargée 69.000 fois depuis son lancement en décembre et pourrait rapporter 2,3 millions d'euros sur un an selon paidContent (moins les 30% de commission prélevés par Apple).
mercredi 20 janvier 2010
Le New York Times saute dans le train du payant sur internet
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