Les autorités américaines vont demander jeudi aux Européens d'équiper leurs grands aéroports internationaux de scanner corporelss pour les vols à destination des États-Unis, a-t-on appris de source européenne. La secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, est venue à Tolède, en Espagne, pour tenter d'obtenir cet accord, jugé indispensable après la tentative d'attentat perpétré à Noël sur un vol Amsterdam-Detroit par un jeune Nigérian qui portait sur lui des explosifs non décelés lors des contrôles.
Cette tentative a engendré un climat de psychose illustré encore mercredi par l'apparente fausse alerte à l'explosif ayant entraîné la fermeture partielle de l'aéroport de Munich. Consciente des réserves européennes, Janet Napolitano va chercher à rallier certains des 27 ministres de l'Intérieur réunis à Tolède qui, à ses yeux, peuvent faire la décision, comme le Français Brice Hortefeux, a confié un responsable européen.
La France est en effet prête à tester ces appareils dans les aéroports parisiens. L'Italie est également bien disposée. Deux pays, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont déjà franchi le pas et sont en train d'équiper leurs aéroports. En revanche l'Allemagne et l'Espagne sont plus réservées. L'Espagne, qui assure la présidence semestrielle de l'UE, veut une position européenne commune avant de prendre une décision. "À Tolède, nous allons sonder les capitales et les mesures qui seront adoptées devront offrir toutes les garanties pour les droits fondamentaux", a expliqué le secrétaire d'État à la Sécurité Antonio Camacho.
Protection de la vie privée
Mais la secrétaire américaine attend une réponse rapide, même si elle se défend de vouloir imposer quoi que soit. La demande américaine est notamment défendue par le coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove. "On ne devrait pas forcément utiliser systématiquement les appareils pour tous les passagers sur toutes les liaisons (aériennes). On pourrait choisir certains vols et scanner leurs passagers et peut-être une partie des autres voyageurs", a-t-il expliqué début janvier. "Si la protection de la vie privée est garantie, si les droits à la protection des données sont respectés et si les appareils permettent un contrôle plus efficace, je serais pour une décision rapide", a-t-il indiqué.
La Commission européenne devra s'assurer de cet aspect. Le commissaire sortant en charge de la Justice et de la Sécurité, le Français Jacques Barrot, va réclamer à Janet Napolitano des garanties sur la destruction immédiate des images prises par les scanners et sur leur utilisation. Ces exigences pourraient être embarrassantes pour les Américains. Les scanners corporels actuels sont en effet équipés de mémoires et peuvent même les transférer, affirme l'Eletronic Privacy Information Center (EPIC), un centre de recherche basé à Washington.
"Notre besoin de sécurité ne peut justifier des violations de la vie privée. L'usage des scanners corporels ne doit se faire que sur une base volontaire et les images doivent être immédiatement détruites", a averti la nouvelle commissaire désignée à la Justice Viviane Reding devant le Parlement européen.
Aucune règle européenne n'empêche les États de mettre en place des scanners corporels dans leurs aéroports en l'absence de politique commune. Mais une action en ordre dispersé serait dommageable pour l'UE et surtout inefficace, estime la Commission européenne. "Une action purement nationale peut faciliter l'action des terroristes qui exploiteront toujours les failles d'un pays", avertit Jacques Barrot.
LEUR PARANO NE DOIT PAS ÊTRE CONTAGIEUSE.
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