TOUT EST DIT

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vendredi 18 décembre 2009

Les forces en présence à la table des négociations

Hier soir, les chefs d'Etat dînaient chez la reine du Danemark. Ensuite ils devaient commencer à négocier. Les positions étaient encore éloignées.

· Etats-Unis

Le gouvernement Obama propose une baisse de 17 % des émissions de CO2 en 2020 par rapport à 1990. En 2025 et 2030, le pourcentage passerait à 30 % et 42 %. Comparé à 1990, cela représente une baisse de 2 % en 2020. Le projet de loi n'est pas encore adopté, mais l'inclusion des efforts de réduction sur la forêt et l'usage des mécanismes carbone pourraient permettre d'améliorer l'offre. Les Américains souhaitent que la conférence aboutisse à un « accord opérationnel » qui déboucherait sur un engagement politique contraignant en 2010. Côté financier, 1 milliard de dollars de dons en faveur de la forêt ont été promis et Washington a accepté de participer au financement de l'effort jusqu'en 2012. Plus important encore, ils ont promis d'étudier la création d'un fonds de 100 milliards de dollars par an destiné à aider les pays en développement d'ici à 2020.

· Union européenne

L'Europe a pris des engagements unilatéraux dès décembre 2008 : réduire ses émissions de 20 % d'ici 2020 (par rapport à 1990). Un objectif qui pourrait être porté à 30 % si l'accord est jugé satisfaisant. Bruxelles envisage de moduler son offre de passage à 30 % avec par exemple un passage intermédiaire à 25 % en 2020, si elle estime les propositions insuffisantes. C'est l'Europe la première qui a évoqué la nécessité de mettre sur la table 100 milliards… d'euros d'aide aux pays en développement, soit 147 milliards de dollars.

· Les pays émergents

Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud insistent sur la « responsabilité historique » des pays du Nord. La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète, a annoncé son intention de baisser le niveau de ses émissions polluantes par unité de PIB de 40 à 45 % d'ici à 2020 par rapport à 2005. Elle refuse tout mécanisme international de vérification mais accepte de publier chaque années un inventaire de ses émissions et de communiquer sur son programme national. Le président Hu Jintao a promis que Pékin disposerait en 2020 de 15 % d'énergie renouvelable. L'objectif européen est de 20 %. L'Inde propose de réduire son intensité carbone de 20 à 25 % en 2020 par rapport à 2005. Et le Brésil met sur la table une réduction de 80 % du niveau de déforestation en Amazonie.

· Les autres pays en développement

Dans le cadre des négociations sur le climat, aucune demande particulière ne leur est faite en matière de réduction des émissions si ce n'est de rendre compte régulièrement de leur niveau d'émission. L'Afrique et les petites îles se considèrent comme les plus vulnérables. Ils estiment que l'objectif des 2 degrés retenu par la communauté internationale n'est pas assez ambitieux et plaident pour un objectif de 1,5 degré. Le Premier ministre éthiopien a affirmé que la proposition de 100 milliards d'euros lui semblait satisfaisante.

· Japon, Australie, Canada

Ces trois pays ont en commun d'avoir ratifié le protocole de Kyoto, mais d'avoir du mal à atteindre leurs objectifs. Le Japon propose de réduire ses émissions de 25 % en 2020 par rapport à 1990 et a promis une aide de 15 milliards de dollars publique et privée sur trois ans d'ici à 2012.
A. B. ET J. CH., Les Echos

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