La confusion restait de mise à Copenhague, vendredi 18 décembre à 18 heures, heure officielle de clôture du sommet mondial sur le climat. Les chefs d'Etat et de gouvernement de la planète multipliaient réunions et appartés pour tenter de rallier leurs positions en vue d'une déclaration contre le réchauffement climatique, dont l'ambition s'annonce de plus en plus réduite. Les dissensions persistant, l'ONU a demandé aux délégations de "ne pas partir ce soir", a indiqué le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas.
Un nouveau projet de déclaration fixe fin 2010 comme date-butoir pour conclure un traité sur le climat, a indiqué l'agence AP, Reuters indiquant pour sa part que cette échéance n'était plus mentionnée. Le texte cité par Reuters maintient l'ambition selon laquelle "la hausse des températures devra être inférieure à 2 °C". Reste à définir les moyens. Le projet qui circulait dans la matinée ne fixait pas encore d'objectif chiffré de réduction des émissions polluantes. Or, l'addition des promesses précédemment faites par les différents pays conduirait à une hausse de la température moyenne de la planète de 3 °C, selon une note confidentielle des Nations unies. Un certain consensus semble s'être fait jour sur une aide financière immédiate de 30 milliards de dollars sur trois ans (2010-2012) et jusqu'à 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux impacts du réchauffement.
"Aucun pays ne pourra obtenir tout ce qu'il souhaite", a lancé le président américain Barack Obama, arrivé dans la matinée, aux plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement présents, tout en campant sur les positions américaines, peu ambitieuses en matière de réduction des émissions. Autre pays décisif pour un accord, la Chine se refuse à tout contrôle international des objectifs qu'elle se fixerait. M. Obama a rencontré près d'une heure en début d'après-midi le premier ministre chinois Wen Jiabao, ce qui a permis d'enregistrer des "progrès", selon un responsable américain. Nicolas Sarkozy reconnaissait "beaucoup de tensions", et a déjà réservé sa chambre jusqu'à samedi.
Le premier ministre indien Manmohan Singh a appelé à prolonger les négociations en 2010 pour parvenir à "un accord réellement global et une réponse authentiquement solidaire au changement climatique". Le président russe Dmitri Medvedev a évoqué un chemin encore "long et difficile". Son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s'est dit prêt à "faire un sacrifice" pour aider financièrement les pays les plus vulnérables et permettre un accord. Une proposition inattendue qui fait bouger les lignes de partage traditionnelles entre pays industrialisés et pays en développement.
Pour Emmanuel Guérin, de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), le risque d'une "déclaration politique molle" est réel. "Wen Jiabao a fait une petite ouverture sur la question des vérifications, Lula a fait preuve d'un volontarisme politique énorme sur le financement, Obama n'a pas bougé d'un iota et Singh a fermé le bal en disant que cela se jouerait en 2010", résumait-il vendredi après-midi.
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