TOUT EST DIT

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vendredi 18 décembre 2009

Copenhague : les chefs d'Etat à la rescousse

Les chefs d'Etat ont multiplié hier les déclarations volontaristes à la tribune de la convention sur le climat à Copenhague. Les Etats-Unis ont promis d'étudier la création d'un fonds à hauteur de 100 milliards de dollars, mais la vérification des réductions d'émissions est devenue l'enjeu central des négociations.
Si ce n'est pas maintenant, alors quand ? » hier dans les couloirs du centre de conférence de Copenhague, les ONG ont multiplié les appels aux chefs d'Etat pour la conclusion d'un accord « juste, ambitieux et contraignant » afin de limiter la hausse de température sous les 2 °C. C'est maintenant ou jamais, ont confirmé les leaders mondiaux qui se sont succédé à la tribune de l'ONU, mais en coulisse les négociations ont continué à se gripper. En colère devant les cafouillages de la négociation diplomatique, qui patine autour de deux textes avec la constitution de pas moins de 11 groupes de travail, Nicolas Sarkozy a résumé brusquement la situation. « Un échec à Copenhague serait catastrophique. Tous, nous aurions des comptes à rendre à l'opinion publique mondiale et à notre opinion publique. Les scientifiques, nous ont dit ce qu'il fallait faire et nous ont prévenus que nous étions la dernière génération à pouvoir le faire. »
Climat d'anxiété croissant

Délaissant le discours qu'il avait préparé, il a invité les chefs d'Etat ainsi que le président brésilien Lula da Silva à se réunir après leur dîner chez la reine du Danemark toute la nuit s'il le faut pour sortir de la nasse. Une invitation sous forme d'ultimatum des présidents brésilien et français, auteurs d'un texte commun, déterminés à reprendre le leadership des négociations pour éviter un échec.

Car hier, les négociations ont tourné en rond dans un climat d'anxiété croissant. Dans la soirée, le porte-parole de Barack Obama a affirmé que le président préférait rentrer les mains vides « plutôt qu'avec un mauvais accord ». De son côté, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, He Yafei, a affirmé que les négociations climat « risquent d'échouer » si les pays ne se concentrent pas « sur ce qui rapproche ». Dans la matinée, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait pourtant relancé la partie, en annonçant que les Etats-Unis étaient prêts à étudier une enveloppe globale de financement de long terme qui atteindrait 100 milliards de dollars par an pour la lutte contre le réchauffement et qui serait alimentée par des mécanismes de financement innovant, rejoignant la proposition européenne. « Nous sommes en train de sortir du couloir de la mort grâce à cette offre », avait souligné hier un responsable de WWF international, tandis que Jenifer Morgan, responsable climat du WWF estimait que cette annonce était de nature à faire bouger les lignes. Mais la proposition américaine est soumise à une obligation de transparence de toutes les grandes économies sur leurs actions de réduction d'émission. Une transparence également prônée par la chancelière d'Allemagne, Angela Merkel et qui vise directement la Chine qui a refusé toute la semaine toute intrusion visant à vérifier ses émissions de CO2 ou sur sa politique climat. Dans la soirée les observateurs estimaient que la déclaration de He Yafei assurant que, sur la question de la vérification des émissions, son pays est « ouvert à un dialogue et à une coopération qui ne soit pas intrusive et n'enfreigne pas notre souveraineté », réprésente une ouverture susceptible de faire bouger les lignes. « La Chine [...] ne peut considérer que la transparence des efforts de chacun soit une remise en cause de la souveraineté de chacun », a insisté Nicolas Sarkozy. Il a rappelé que l'essentiel d'un accord était à portée de main, si chacun cessait de se quereller sur la nature juridique des textes. « Que ceux qui veulent un texte sous le protocole de Kyoto, le gardent. Que ceux qui préfèrent un texte sous la Convention de l'ONU sur le climat, le fassent. Mais, qu'au moins, nous parvenions à la rédaction d'un chapeau politique commun clair, avec un renvoi dans les six mois maximum pour mettre l'accord sous une forme juridique »,a-t-il déclaré.
Un texte unique

Une position que ne partagent pas tous les Européens, certains continuant à préférer l'adoption d'un texte unique. Mais les pays du G77 et la Chine ont fait de la conservation du protocole de Kyoto une question de principe rappelant qu'il a fallu huit ans pour obtenir la ratification du protocole de Kyoto. Et dans les couloirs, les observateurs lisaient avec attention une note confidentielle provisoire des Nations unies montrant que les propositions des parties restent « non soutenables »et pourraient conduire à un réchauffement de trois degrés.
ANNE BAUER ET JULIE CHAUVEAU

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