TOUT EST DIT

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jeudi 24 décembre 2009

Burqa : bas les masques !

La proposition de loi UMP sur la burqa nous ramène à deux conceptions rivales de la liberté.

«Il est interdit d'interdire !» La France n'a jamais fait sienne cette philosophie de la liberté. À cette exclamation généreuse, mais qui a évidemment ses limites, elle préfère une formule ambiguë et terrible que l'on doit à Saint-Just, «l'archange de la Terreur» : «Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !»

La proposition de loi UMP sur la burqa nous ramène à ces deux conceptions rivales et promet de redoutables envolées le mois prochain au Parlement. On va tout entendre, et son contraire. Et à l'étranger, il se trouvera bien des commentateurs sarcas­tiques pour dire ou écrire qu'une nouvelle fois la France bride les libertés au nom de la liberté. On peut même imaginer que des femmes en burqa défilent devant le Palais Bourbon pour défendre leur conception de la liberté, qui consiste à vivre prisonnière.

Ce qui paraît certain, c'est que les partisans du «il est interdit d'interdire» vont devoir travailler leur argumentaire. Que vont-ils dire ? Que chacun, en démocratie, est libre de se vêtir comme il le souhaite. Soit, mais les femmes qui ne voient la vie qu'à travers le grillage d'une burqa l'ont-elles souhaité ? On sait bien que non. Pour une femme voilée de la tête aux pieds qui explique que c'est un choix de vie librement assumé, combien sont obligées de porter cet accoutrement effrayant ? D'autres assureront que le phénomène va disparaître, puisque les valeurs de la République sont suffisamment attirantes et remarquables pour que ces femmes, d'elles-mêmes, dans quelques années, décident de retirer leur voile. L'argument vaut ce qu'il vaut, mais il est permis d'avoir des doutes sur le caractère provisoire de cette «mode», si tant est qu'on puisse employer le mot. D'autres, enfin, affirmeront qu'on ne fait pas une loi pour si peu de personnes. Pourquoi mobiliser députés et sénateurs pour 1 900 cas répertoriés en France ? On peut répondre que l'important, c'est la tendance, et qu'il y a cinq ans la burqa n'existait pas en France. Sans loi, où en serons-nous dans cinq ans ? Nul ne peut le dire, mais les Français ont la désagréable impression que l'intégrisme musulman est sur une pente ascendante plutôt que descendante.

Ce n'est sans doute pas de gaieté de cœur que les députés vont légiférer sur la façon de se vêtir en France. Ils ne seront pas obligés de se justifier en prononçant la sentence menaçante de Saint-Just. Ce dernier avait parfois des phrases moins guerrières. Comme celle-ci : «Dans les sociétés vraiment libres, les femmes sont libres et adorées.»
RAS LE BOL DE VOIR CES CAFARDS DANS LES RUES DE CLICHY !!!

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