TOUT EST DIT

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jeudi 26 novembre 2009

Quelques événements du 26 NOVEMBRE

26 novembre 329
Fondation de Constantinople. Un des jours les plus remarquables dans les fastes du monde, est celui où l'empereur Constantin transféra le siège de l'empire romain à Byzance, ville ruinée de Thrace, située à l'extrémité de l'Europe, sur le terrain de laquelle, et dans une enceinte beaucoup plus étendue, il éleva une autre ville qu'il appela de son nom : Constantinople. Le construction de cette nouvelle Rome (c'est encore le nom qu'on lui donna), fut conduite avec tat de célérité, que les fondements en ayant été posés ce 26 novembre 329, la dédicace s'en fit le 11 mai suivant. Constantin n'épargna rien pour la rendre semblable à l'ancienne Rome. Des bâtiments superbes, entre lesquels il faut compter plusieurs églises, des places publiques, des fontaines, un cirque, deux palais, un capitole, le tout enrichi des plus belles sttues tirées des autres villes, furent les principaux ornements dont il la décora. Il y créa un sénat ; mais il restreignit son autorité aux fonctions de la judicature, sans lui accorder aucune influence dans les affaires de l'État. On voit par les anciennes médailles de Byzance, que le croissant fut toujours un symbole attaché à cette ville. Constantin, en fondant sa nouvelle capitale, consulta moins l'intérêt de l'empire que sa propre vanité. « Lorsque le siège de l'empire, dit Montesquieu, fut établi en Orient, Rome presqu'entière y passa ; les grands y menèrent leurs esclaves, c'est-à-dire, presque tout le peuple, et l'Italie fut privée de ses habitants. » Cette dépopulation d'un pays, qui était auparavant le centre des forces de l'empire,facilita les irruptions des barbares, et prépara la ruine totale de l'empire d'Occident. Fontenelle peint assez plaisamment la vanité de Constantin, dans un de ses dialogues, où Bérénice et Côme de Médicis s'entretiennent sur la folie des hommes à vouloir immortaliser leurs noms.

26 novembre 1120
Naufrage de la famille du roi d'Angleterre. Henri Ier, roi d'Angleterre, ayant terminé toutes ses affaires en Normandie, s'était rembarqué pour Londres. Guillaume, son fils, le suivait d'assez loin dans un autre bâtiment avec sa famille et toute la fleur de la noblesse d'Angleterre. La débauche excessive à laquelle se livra cette jeunesse licencieuse, servit d'exemples aux matelots qui, s'étant enivrés, laissèrent aller le vaisseau se briser contre un écueil. On eut le temps de mettre la chaloupe en mer pour sauver le prince ; déjà il avait vogué vers la terre, lorsque les cris de la comtesse du Perche, sa soeur, le firent retourner pour la prendre avec lui : mais tant de personnes qui couraient le même danger, se jetèrent sur l'esquif avec elle, qu'ils le firent couler à fond, en sorte que tout le monde fut noyé. Tous ceux qui étaient restés à bord du vaisseau, subirent le même sort, à l'exception d'un fils d'un boucher de Rouen, qui, s'étant sauvé sur un mât, vint au bout de trois jours annoncer au roi la nouvelle de ce terrible naufrage.

26 novembre 1504
Mort d'Isabelle la Catholique au château de la Mota, à Medina del Campo, près de Madrid. La dernière reine de Castille avait apporté sa couronne à son époux Ferdinand d'Aragon le Catholique, réalisant ainsi l'unité espagnole. Leur fille, Jeanne la Folle, épousera un Habsbourg et de cette union naîtra le monstrueux empire de Charles Quint. Isabelle la Catholique était fort jalouse. Elle voulut le demeurer par-delà la mort et exigea, par testament, que le roi Ferdinand ne se remarie pas... On enterra la reine Isabelle dans la chapelle des franciscains de Grenade et, deux ans plus tard, Ferdinand se remariait avec Germaine de Foix, nièce de Louis XII, qui lui apportait en dot - ce fut son excuse - le royaume de Naples.

26 novembre 1580
Signature de la paix de Fleix, qui met fin à la septième guerre de religion ou Guerre des amoureux (cette guerre mettant en cause Marguerite de Valois, alors mariée avec le futur Henri IV, et ses amours avec le vicomte de Turenne). La bataille entre Catholiques et Protestants avait contribué à accroître la popularité du futur souverain.

26 novembre 1648
Le pape Innocent X dénonce le Traité de Westphalie qui, un mois plus tôt, a mis fin à la guerre de Trente Ans.26 novembre 1656
Louis XIV charge Jérémie Deschamps du Rausset de reprendre l'île de la Tortue, alors occupée par les Espagnols. Deschamps réussira dans cette entreprise en 1659.

26 novembre 1688
Mort de Quinault, né à Paris en 1635. Il composa d'abord des tragédies et des comédies peu estimées, châtiées par Boileau.

26 novembre 1703
Kidder, né à Suffolck, d'abord ministre à Londres, doyen de Péterborough, ensuite évêque de Bath et de Wels, est écrasé dans son lit avec sa femme, par la chute d'une cheminée qu'une grande tempête vient de renverser. Ce prélat était profondément versé dans la littérature hébraïque et rabbinique. On lui doit un savant commentaire sur le Pentateuque et une démonstration de la venue du Messie en trois volumes.

26 novembre 1713
Première entrevue de Villars et d'Eugène à Rastadt, au sujet de la paix. La France ayant fait sa paix avec l'Angleterre, la Prusse, la Savoie, le Portugal et la Hollande, n'avait plus d'ennemi que l'Empire. La victoire de Denain, la prise de Landau et de Fribourg, amenèrent l'empereur à des dispositions pacifiques. Le superbe palais de Rastadt, élevé au milieu des fureurs de la guerre, par la marquise Françoise Sibylle, fut choisi pour le lieu des conférences. Le maréchal de Villars et le prince Eugène furent les deux plénipotentiaires. C'était la première fois qu'on voyait deux généraux opposés, au sortir d'une campagne, traiter au nom de leurs maîtres. Ils y portaient tous les deux la franchise de leur caractère. « Monsieur, dit Villars au prince Eugène a leur première entrevue, nous ne sommes point ennemis ; vos ennemis sont à Vienne, et les miens sont à Versailles. » Villars avait autrefois dit à Louis XIV quelque chose de semblable, en partant pour l'armée : « Sire, je vais combattre vos ennemis, et je vous laisse au milieu des miens. »

26 novembre 1741
Prise de Praqgue par les Français. Après la mort de l'empereur Charles VI, sa fille Marie-Thérèse se porta pour son héritière universelle ; Mais l'électeur de Bavière et d'autres souverains de l'Europe voulurent avoir chacun leur part de cette riche succession. Au commencement de novembre, l'électeur de Bavière, à qui le roi de France avait envoyé quarante mille hommes, passe le Danube, entre en Bohême, et marche vers Prague ; il y est joint par les troupes du roi de Prusse, qui venait d'achever la conquête de la Silésie. Le 25 novembre, on ouvre la tranchée ; les Autrichiens arrivent le même jour au secours de la place. Il fallait ou prendre Prague en peu de jours, ou abandonner l'entreprise : on manquait de vivres ; on était dans une saison avancée. Le comte, depuis maréchal de Saxe, résolut d'emporter la place d'escalade. Ce fut le fameux Chevert, alors lieutenant-colonel du régiment de Beauce, l'homme de toute l'armée le plus capable d'exécuter un coup de main, qui fut chargé de conduire les troupes. « Ecoute bien, dit-il à un sergent qu'il envoyait tenter le premier l'escalade ; tu monteras par là (l'angle rentrant d'un bastion) ; en approchant du haut du rampart, on criera : Qui vive ? Tu ne répondras rien ; on criera la même chose une seconde fois, tu ne répondras rien encore, non plus qu'au troisième cri. On tirera sur toi, on te manquera ; tu égorgeras la sentinelle, et j'arrive là pour te secourir. » Tout fut ponctuellement exécuté, et la ville fut prise.

26 novembre 1781
M. de Bouillé reprend l'île de Saint Eustache sur les Anglais, qui venaient de l'enlever aux Hollandais, alliés de la France. Le succès brillant de cette expédition hardie fut encore illustré par la générosité de M. de Bouillé envers les négociants hollandais, auxquels il restitua près de trois millions que l'amiral Rodney leur avait pris injustement, en s'emparant de l'île l'année précédente. Dans cette même guerre d'Amérique, où M. de Bouillé développa les talents qu'il avait annoncés dès sa plus tendre jeunesse dans la guerre de Sept Ans, il joignit aux succès de nos armées une gloire plus précieuse ; il se distingua par sa magnanimité envers l'ennemi, et par des traits d'humanité dont un mérite d'être présenté. Le 12 octobre 1780, deux frégates anglais, le Laurel et l'Andromède, ayant péri sur les côtes, dans un ouragan qui désola alors les Antilles, M. de Bouillé recueillit avec soin les débris des équipages ; il les fit vêtir, leur distribua de l'argent, et les renvoya à l'amiral anglais, en lui mandant qu'il ne pouvait regarder comme prisonniers de guerre des malheureux que la tempête lui avait livrés désarmés. Par de tels traits, M. de Bouillé honorait autant le caractère français qu'il illustrait nos armes. L'ennemi sut apprécier ses nobles procédés, et lui en offrit, à la paix, des gages flatteurs.

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