TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 14 juillet 2012

Politique : les Français n’y croient plus !


  Un récent sondage TNS Sofres pour « Les Échos » a été abondamment commenté : alors que les premières annonces économiques de Jean-Marc Ayrault sont plébiscitées (85 % des sondés approuvent le gel des dépenses de l’État pendant 3 ans), seuls 21 % des sondés estiment que la situation économique va s’améliorer, quand 31 % pensent qu’elle va s’aggraver (41 % pensant que rien ne changera).

Et les commentateurs d’y aller de leur petit couplet sur le paradoxe de ce sondage, à la fois flatteur et décourageant pour le Premier ministre.
La réalité, c’est que les Français ont compris depuis longtemps une chose qui semble totalement échapper à leurs « élites » : le politique a renoncé à compter dans la vie quotidienne.

Nos dirigeants ont pratiquement tous admis le vieux principe de Saint-Simon (le socialiste, pas le mémorialiste !), selon lequel il faudrait « remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses ».
À beaucoup d’égards, c’est sans doute une excellente chose. Ne serait-ce que parce que notre classe politique est d’une extraordinaire médiocrité, toujours portée à la démagogie. Or, certaines décisions, comme le désendettement de l’État, ne peuvent être indéfiniment reportées.
Il faut donc que ces décisions soient prises, même si elles le sont sous tutelle d’officines plus ou moins légitimes comme le FMI ou la Commission européenne.

Cependant, cette éclipse du pouvoir politique pose également d’énormes problèmes.
D’abord, parce que, par définition, les décisions politiques devraient être prises par le pouvoir politique. S’il ne sert pas à cela, il ne sert à rien.
Ensuite, parce que la lâcheté des gouvernants se cachant derrière la Commission européenne ris­que d’avoir, à brève échéance, des conséquences sur la construction européenne elle-même, poussant les peuples à rejeter, non seulement la technocratie, mais aussi l’amitié nouvelle entre peuples européens.

Enfin, parce que les injonctions de la Commission en faveur du désendettement laissent une marge de liberté sur les moyens et que les gouvernants choisissent toujours la solution de facilité, c’est-à-dire la hausse des impôts plutôt que la baisse des dépenses (et donc la réflexion sur ce qui relève vraiment des missions de l’État).

Pour en sortir, il faudrait imposer aux politiques d’abandonner leur démagogie naturelle et donc leur interdire de songer à leur réélection. Ce qui impose qu’aucun mandat national ne soit renouvelable !

0 commentaires: