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lundi 15 septembre 2014

Suède : vers une poussée de l'extrême droite ?

Si la gauche reste favorite aux législatives suédoises, l'extrême droite devrait connaître une poussée historique, d'après un sondage publié ce dimanche.

Malgré une probable victoire de la gauche aux élections législatives, la Suède devrait connaître une poussée historique de l'extrême droite, selon un sondage réalisé par l'institut YouGov et publié sur le site internet du quotidien Metro quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote. Les sociaux-démocrates y sont crédités de 29,6 % des voix, ce qui permettrait à leur chef de file, Stefan Löfven, 57 ans, d'être appelé à essayer de former un gouvernement. Mais l'ancien ouvrier et syndicaliste semble en passe de devenir le Premier ministre le plus mal élu de l'histoire de son parti.
La principale raison en est la progression impressionnante des Démocrates de Suède (extrême droite), qui deviendraient le troisième parti avec 10,4 % des voix contre 5,7 % il y a quatre ans. Un tel résultat serait un nouveau triomphe personnel pour leur président Jimmie Åkesson, 35 ans, qui a fait de cette formation anti-immigration, autrefois marginale dans l'électorat, une force qui compte.

Des précédents en Europe

Toutefois, les Démocrates de Suède (SD) restent frappés d'ostracisme par les sept autres partis du Riksdag, qui ont exclu de discuter avec eux. La progression de ce parti rappelle celle d'autres formations d'extrême droite ou de droite populiste en Europe, comme Ukip en Grande-Bretagne, qui siège dans le même groupe au Parlement européen, le Front national en France et le Parti populaire danois.
Selon YouGov, les sociaux-démocrates, les Verts et le Parti de gauche totalisent 44,9 % des suffrages, ce qui les priverait de la majorité absolue au Parlement. Ils devanceraient ainsi la coalition de centre droit au pouvoir, dont les quatre partis seraient à 39,3 %.

Mécontentement

Ces élections sonneraient ainsi la fin du règne du Premier ministre Fredrik Reinfeldt, 49 ans, qui occupe ce poste depuis huit ans. Crédité d'un bon bilan économique, il a été victime de l'usure du pouvoir après des réformes d'inspiration libérale. "C'est agréable de voter pour un changement dans la vie politique suédoise", avait déclaré son rival M. Löfven à la presse après avoir glissé son scrutin dans l'urne à Stockholm dans la matinée.
Il devrait profiter de la bonne santé de l'économie et des finances publiques de la Suède. Mais les tractations pour composer son équipe gouvernementale s'annoncent déjà complexes avec ses deux alliés naturels, les Verts et le Parti de gauche, sur des sujets sensibles comme la défense, l'énergie nucléaire et l'urgence qu'il y aurait à défaire les réformes du gouvernement précédent. Les Verts et le Parti de gauche n'ont même pas dit clairement s'ils avaient envie de portefeuilles ministériels.
Le mécontentement que traduit le vote pour les Démocrates de Suède est un autre défi de taille pour M. Löfven, porté à maintenir la généreuse politique d'immigration qui devrait attirer plus de 80 000 réfugiés en Suède cette année, pour une population de 9,7 millions d'habitants. "Je pense que nous allons avoir une situation très embrouillée après les élections", déclarait à l'AFP TV Mikael Sundström, professeur de sciences politiques à l'université de Lund. "C'est une catastrophe pour les grands partis", a estimé Stina Morian, une analyste politique citée par Metro.

"Ce ne sont pas des exclus, ce sont des Suédois ordinaires"

Les électeurs des SD sont des Suédois qui se sentent abandonnés par les partis traditionnels et qui n'apprécient pas le consensus en faveur de l'immigration de mise à Stockholm. "Fondamentalement, ils sont issus des classes populaires, de tous âges, et des hommes pour les deux tiers", relève Anders Sannerstedt, politologue qui les a étudiés. "Ce ne sont pas des exclus, ce sont des Suédois ordinaires".
Ce parti des Démocrates de Suède a pour particularité de siéger au milieu de l'hémicycle, se revendiquant par exemple partisan d'une protection sociale forte pour les ménages défavorisés, mais étant plutôt conservateur sur les questions de société. D'après YouGov, le parti Initiative féministe, très à gauche, échouerait dans sa tentative d'entrer au Parlement, avec 3,7 % des voix, alors que 4 % sont nécessaires.

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