TOUT EST DIT

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dimanche 13 avril 2014

Le pessimisme est-il de droite ?


Le raz de marée historique qui vient d’emporter la gauche en l’espace de quinze jours a démenti les Cassandre bien intentionnées.
Pendant les mois qui ont précédé les élections municipales, j’ai été abreuvé par les prévisions les plus sombres, non pas de la part de sondeurs égarés, ils sont nombreux, ou de commentateurs un peu trop proches idéologiquement du pouvoir actuel, ils sont plus nombreux encore, mais de sympathisants sincères de l’opposition, voire de responsables politiques membres à part entière de cette même opposition. Il ne fallait pas se faire d’illusion, la gauche était profondément ancrée, grâce à un clientélisme habilement organisé, dans ses terres électorales. Les campagnes lui étaient acquises et les grandes villes, définitivement noyautées par ces fameux bobos qui sont devenus l’alpha et l’oméga des nouvelles études électorales, resteraient ou tomberaient aux mains des forces de “progrès”… Quant au Front national, redoutable et redouté, il devait, par la magie noire des triangulaires, transformer une demi-victoire en vraie défaite. La bataille de Paris, elle, était perdue d’avance et se mobiliser ne servait à rien.
Le raz de marée historique qui vient d’emporter, en l’espace de quinze jours, le socialisme municipal a démenti les Cassandre bien intentionnées. Les politologues de plateaux télé, même en plongeant tête la première dans leur mémoire informatique — la seule qu’ils maîtrisent —, ne parviennent pas à trouver d’éléments de comparaison. Les projections de ces résultats sur les prochaines élections régionales et même législatives laissent entrevoir de futures cartes électorales d’un superbe bleu de France.
Devant cette irruption de la réalité politique, on pouvait imaginer que la droite sortirait de son pessimisme ontologique. Or, il n’en est rien. Il y a quelques jours encore, alors que je discutais avec un ancien hiérarque du RPR, celui-ci, au lieu de me décrire des lendemains radieux et de soupeser les surlendemains qui chantent, m’expliqua pendant deux heures les savantes stratégies et les sombres machinations qui allaient permettre à la gauche de se maintenir au pouvoir pour l’éternité. Tout y passa : la reprise économique dont tout le monde parle sans pourtant l’avoir encore vue, la dissolution inéluctable et une cohabitation déjà programmée, le grand complot politico-médiatique qui doit emporter, les uns après les autres, tous nos champions, et enfin les savants calculs électoraux qui déjà, au temps de François Mitterrand, avaient maintenu le sphinx de l’Observatoire sur son perron élyséen. L’ombre portée de ce Machiavel des Charentes continuait à fasciner et à faire trembler le vieux notable conservateur.
En le quittant, épuisé par tant de combinaisons stériles, je me disais que si la droite de ce pays, plutôt que de nourrir son pessimisme à devancer et à surestimer le génie tactique de son adversaire, mettait autant d’énergie à préparer ses propres plans de campagne, elle serait déjà prête pour la mère des batailles électorales.

1 commentaires:

temps a dit…

Bonjour,
Il est normal que les représentant des partis politiques soient dans la gène.
Une toute petite partie de la population qui possède presque tous les biens, une grande partie de la population qui n'espère même plus un lendemain.
Difficile de faire des promesses même si l'homme est encore sincère.
Cordialement