TOUT EST DIT

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dimanche 13 avril 2014

Et si on se mettait au gaz de schiste…


La dépendance de l’Europe au gaz russe devrait, en toute logique, conduire à la réouverture du dossier du gaz de schiste, imprudemment refermé en France par François Hollande. Réputée moins hostile à cette source d’énergie que l’ancienne équipe, Ségolène Royal, la nouvelle ministre de l’Écologie, aura-t-elle le courage d’inverser la tendance ? Il y a urgence : les gaz et pétrole de schiste sont en train de changer la face du monde. Les pays qui s’y préparent vont gagner en sécurité financière et énergétique. Ceux qui refusent l’idée même d’exploration courent un gros risque de décrochage énergétique. C’est le cas de la France.
« Les fondations basculent », reconnaissent les experts de l’Agence internationale de l’énergie. La révolution énergétique lancée aux États-Unis commence à modifier en profondeur la donne économique et sécuritaire mondiale, notamment au Moyen-Orient. Dès 2017, l’Amérique devrait devenir le premier producteur mondial de pétrole, après avoir créé près de 1,3 million d’emplois dans ce secteur. La production américaine atteindra alors 12 millions de barils par jour. Et, en 2021, les États-Unis seront exportateurs nets de gaz naturel.
Les conséquences géostratégiques sont majeures. L’Amérique va peser d’un poids accru sur ce marché de l’énergie, au détriment de l’Europe où les industries consommatrices d’énergie manquent de visibilité, faute d’autorisation de recherche. La compétitivité européenne va en souffrir. Les écarts des prix de l’électricité entre les États-Unis et l’Europe ne vont pas cesser de croître : vers 2025, le prix européen pourrait dépasser de 50 % le prix américain. L’Amérique se “libère” progressivement de sa dépendance énergétique à l’égard des monarchies du Golfe et de son obligation d’assurer leur sécurité. Cette réduction du parapluie sécuritaire américain en Orient va de pair avec le “pivotement” des États-Unis vers l’Asie. La Chine s’inquiète de cette évolution car la moitié de ses ressources énergétiques sont au Moyen-Orient. Toute instabilité dans cette région menace le développement économique chinois — ce qui sert évidemment les intérêts américains. Il est paradoxal de voir Pékin prier — en secret — pour que Washington n’abandonne pas le Golfe…

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