TOUT EST DIT

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lundi 3 mars 2014

L'heure de Fabius

L'heure de Fabius

Depuis des mois déjà - et bien avant que François Hollande ne lance son pacte de responsabilité avec le patronat - Laurent Fabius martelait ces trois mots : « Compétitivité, attractivité et baisse des dépenses publiques ». On aurait pu juger cela hors sujet pour un ministre des Affaires étrangères. On aurait pu penser, aussi, que c'était une critique à peine voilée de Hollande dont l'arrogant Fabius raillait, en 2007, l'effacement de « fraise des bois » . Mais voilà que 61 % des Français (Ifop-JDD) voient en lui « le plus solide » des membres du gouvernement, loin devant Valls, leur favori d'hier. Et voilà que le positionnement de celui qui fut, en 2005, l'adversaire de Hollande, premier secrétaire du PS, lors de la bataille pour le référendum européen, « colle » exactement au nouveau cap de Hollande Président. Parce qu'il n'a pas oublié les humiliations passées et qu'il peut craindre la comparaison à venir, le chef de l'État hésite-t-il, cependant, à nommer Fabius à Matignon ? Mais il a appris de François Mitterrand à utiliser les hommes sans affect. Si 1984 fut, pour son prédécesseur socialiste, le moment de nommer un Premier ministre de 38 ans - Fabius - incarnant la modernité, 2014 est, pour Hollande, le moment de nommer un homme d'expérience. Et puis, Fabius est celui qui disait « la gauche ne court pas le risque d'être battue par la droite, mais elle peut l'être par les impôts ». C'était en 2001. L'année d'après, Lionel Jospin était évincé par Jean-Marie Le Pen. Hollande n'a pas oublié la leçon.

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