lundi 3 mars 2014
Bruits de bottes et crise du monde occidental
Vladimir Poutine vient de faire approuver un « recours à la force » dans les affaires d’Ukraine. Les comparaisons historiques que cette formule semble appeler sont évidemment déplacées, mais enfin, les termes « recours à la force », sur le continent européen en particulier, sont toujours de mauvais augure. Face au président russe, le monde occidental semble étrangement vide, comme absent. Barak Obama annonce, menace dérisoire, qu’une intervention russe « aurait un coût ». L’Europe envoie ses technocrates et sa présidence grecque… Au-delà des avertissements et des mises en gardes, aucun leader européen ne semble avoir de prise sur le dossier et susceptible d’imposer une autorité, pas même la chancelière allemande malgré la domination économique écrasante de son pays sur le continent. En 2008, le président Sarkozy, dans des circonstances analogues, obtenait une solution de compromis dans le conflit entre la Géorgie et la Russie. A l’évidence, le vide n’a pas été comblé. Encore faut-il se souvenir des grandes heures du leadership occidental, même conflictuel, l’époque de VGE, Schmidt, Carter, ensuite Reagan, puis Bush-père, Thatcher, Kohl, solide dans l’ouragan de la destruction du bloc soviétique. Les causes de cet effacement sont-elles conjoncturelles, liées aux circonstances, une conjonction de personnalités, ou correspondent-elles à un déclin fondamental du monde occidental, économique, politique, idéologique, mental ? Le vide actuel est propice aux coups de forces et aux bruits de botte sinistres. Face au risque d’une déstabilisation générale, de séismes politiques, une déflagration en Europe orientale et une menace sur la paix, nul ne semble tenir aujourd’hui le gouvernail du monde occidental.
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