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lundi 31 mars 2014

Hollande pressé d'agir après la débâcle aux municipales

Le remaniement du gouvernement français devrait intervenir rapidement, sans doute dès ce lundi, au lendemain de la lourde défaite des socialistes aux municipales. 
Après la lourde défaite des socialistes aux municipales, François Hollande est pressé de toute part – y compris par son camp – de changer son gouvernement mais aussi de politique.
«Déroute», «gifle», «punition», «coup de pied aux fesses», «dérouillée», «désaveu»... Les manchettes de la presse, lundi, traduisent l'ampleur de la catastrophe pour le chef de l'Etat, dont c'était le premier test électoral depuis son accession au pouvoir, en mai 2012.
En perdant au moins 155 villes de plus de 9000 habitants – certaines à gauche depuis plus de cent ans – le camp socialiste permet à la droite d'effacer
largement ses pertes du scrutin de 2008 (82 villes de plus de 10'000 habitants), abandonnant du même coup son statut de premier pouvoir local. Comme il y a une semaine pour le premier tour, l'abstention a été massive et s'établit, record historique, à 37,3%.
«Ce premier test pour François Hollande a été une véritable catastrophe, la victoire de 2008 a été complètement effacée», résume Frédéric Dabi de l'Ifop. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a triomphé toute la soirée de dimanche sur le thème de cette «vague bleue» que son camp n'espérait même pas, tandis que Marine Le Pen a salué «une nouvelle étape» dans l'histoire du Front national, qui gagne onze mairies.
Changement de premier ministre inéluctable
Evoqué depuis des semaines, le changement de premier ministre, réclamé durant toute la soirée à droite et mais aussi – parfois en creux – par une partie de la gauche, paraît plus que jamais inéluctable. «Le remaniement est incontournable, tandis que le chef de l'Etat doit trancher rapidement sur l'avenir de Jean-Marc Ayrault comme premier ministre», écrit Fabrice Rousselot dans Libération.
«La reconduction d'Ayrault, après cette gifle, ne pourrait apparaître que comme une surdité au message des électeurs», juge aussi Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées.
François Hollande tranchera-t-il dès lundi? Rien ne permet de l'affirmer même si son entourage a clairement laissé entendre, dimanche soir, que le président avait bien entendu le message: «C'est une défaite, on ne va pas barguigner»...
Manuel Valls, favori dans un sondage
Selon un sondage BVA pour Le Parisien/Aujourd'hui en France, près des trois-quarts (74%) des Français ne souhaitent pas que Jean-Marc Ayrault reste premier ministre. Parmi les favoris pour lui succéder, Manuel Valls arrive en tête (31%), loin devant Martine Aubry (17%) et Laurent Fabius (16%). Bertrand Delanoë (8%), Jean-Yves Le Drian (6%), Claude Bartolone (5%) et Michel Sapin (3%) ferment la marche.
Le ministre de l'Intérieur doit rencontrer le premier ministre à Matignon à 8h30 pour évoquer les conséquences de la défaite. Mais rien n'a filtré sur l'agenda de François Hollande, qui pourrait à tout moment choisir de s'exprimer.
Outre un profond remaniement gouvernemental, le chef de l'Etat est pressé par l'opposition comme par une partie de majorité de changer sa politique de fond en comble. Le président paie notamment très cher son échec à inverser, comme il l'avait promis, la courbe du chômage. Le nombre des demandeurs d'emplois a atteint en février le chiffre record de 3,34 millions.
«Après ce sinistre politique majeur, la confiance n'est pas automatique»
«Ce ne sont donc pas de simples jeux de chaises ministérielles qui restaureront une confiance s'étiolant depuis des lustres», estime Marc Dejean de Presse Océan.
A la gauche du PS, quatre courants du mouvement ont donné rendez-vous aux députés lundi à l'Assemblée nationale pour demander «une réorientation» de la politique menée et aborder la question de la confiance au prochain gouvernement. «Après ce sinistre politique majeur, la confiance n'est pas automatique», a prévenu Christian Paul, député PS, de la Nièvre.
Pourtant rien ne dit que le chef de l'Etat a l'intention de changer sur le fond. Après la défaite du premier tour – largement amplifiée dimanche – l'exécutif avait fait savoir qu'il n'entendait pas bouger d'un iota sur les deux réformes phares du quinquennat: le pacte de responsabilité, sur lequel François Hollande mise beaucoup pour stimuler l'emploi, et les 50 milliards d'économies qu'il entend réaliser d'ici 2017 dans les dépenses publiques.

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