TOUT EST DIT

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lundi 31 mars 2014

Sphinx aux pieds d’argile

Sphinx aux pieds d’argile


L'implacable verdict du second tour des municipales pose beaucoup plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Que va faire la gauche de sa mémorable déroute ? Que va faire la droite de son écrasante victoire ? Comment endiguer le vote devenu diffus du Front national ? Hier soir, sur les plateaux télévisés, on ne retrouvait pas les habituels contrastes entre les visages triomphants des vainqueurs et les mines défaites des vaincus. C'est comme si tout le monde avait un peu perdu dans cette élection marquée par une colère révélée dans le vote ou dans l'abstention galopante.
En l'espace de deux dimanches s'est exprimée la souffrance d'un pays traumatisé, partagé entre colère et résignation. D'où la gravité généralement manifestée par les différents responsables politiques. Parce que si la gauche patauge aux commandes, la droite a encore des progrès à faire pour y revenir. Le pire est que rien de très réjouissant ne se dessine pour le proche avenir. En réponse à sa cuisante déculottée, le PS n'a opposé que le rabâchage sur « plus de justice sociale » et une meilleure pédagogie de l'action.
Mais comment faire plus de social dans notre pays criblé de déficits ? Comment rendre le « pacte de responsabilité » acceptable pour les Verts et la gauche de la gauche ? Quel gouvernement aura assez de courage pour appliquer une politique qui ne soit pas un compromis ripoliné ? Parce que nous voilà au c'ur du problème. Que va faire François Hollande ? Les Français l'ignoraient (ou alors ils ne le savaient que trop), mais ils ont voté hier pour un autre Premier ministre.
L'ampleur de la claque condamne en effet un Jean-Marc Ayrault exténué. Le débat sur le « casting » gouvernemental qui a alimenté l'entre-deux-tours a inadmissiblement perverti le scrutin et contribué à l'éloignement de l'électeur. Et surtout, il a masqué la responsabilité pleine et entière de François Hollande cultivant l'image d'un président imprévisible et impénétrable prenant plaisir à entretenir la bataille des ego. Comme pour se réfugier dans la posture du Sphinx mitterrandien. Mais un Sphinx aux pieds d'argile.

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