TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 5 mars 2013

Hollande attend toujours une éclaircie


On lui a dit: il faut rester proche de la réalité. Un exercice quasiment impossible pour un président en exercice, happé par sa fonction, même s'il voulait l'assumer de manière «normale». François Hollande cherche encore la formule… Il y a urgence.
Depuis plusieurs jours, les indicateurs sont au rouge pour le président de la République. Cote de confiance au plus bas: 30 % selon un sondage TNS Sofres. Parole abîmée: 68 % des Français se disent déçus par François Hollande (44 % de ses électeurs) et une majorité de personnes interrogées ne croient pas qu'il tiendra ses promesses. Et maintenant la contestation sociale: mardi, la CGT et FO appellent à manifester contre l'accord de sécurisation de l'emploi, défendu fermement par le gouvernement.
Hollande paie politiquement l'aggravation de la crise. Il avait annoncé durant sa campagne deux années difficiles. Ce sera peut-être davantage. «Il savait que 2012 et 2013 seraient difficiles. J'espère qu'il ne devra pas ajouter 2014», s'inquiète un proche du président.
À l'Élysée, on minimise la portée des sondages en temps de crise: ils ne peuvent traduire que le désarroi des Français. Hollande n'en parle pas, sauf de manière très allusive en évoquant en souriant «la théorie de la relativité d'Einstein» au détour d'une phrase dans un discours. Son capital personnel n'est pas encore érodé. Mais il court le risque d'installer la déception sur le long terme et de payer plus tard électoralement le décrochage des catégories populaires.
POur le changement de cap...aucune espérance !!!!

La question du cap

Lundi, le chef de l'État était sur le terrain, à Blois, pour visiter un centre de formation d'apprentis et pour assister à la signature des premiers contrats de génération. Les 11 et 12 mars, il se rendra à Dijon (Côte-d'Or) pour un déplacement d'un jour et demi, comme le faisait Jacques Chirac. Plus tard dans le mois, il devrait s'exprimer sur un plateau de télévision, a priori lors d'un «20 heures». La date n'est pas encore fixée.
Toujours et encore, c'est la question du cap qui lui est posée: la politique de son gouvernement est jugée illisible. Y compris dans son camp. «Il n'y a pas que dans les études d'opinion qu'il y a une forme de scepticisme et la possibilité d'un tournant», explique François Kalfon, spécialiste des sondages et membre de la Gauche populaire, une nouvelle sensibilité du PS qui réclame des actes en faveur du pouvoir d'achat. «Il faut donner des raisons d'espérer. Les gens ont le sentiment d'avoir déjà fait beaucoup d'efforts.»
De la réforme fiscale à la taxe des 75 %, certains symboles de gauche de François Hollande ont semblé être abandonnés ou reportés, contrairement à des mesures de «rigueur» comme la hausse de la TVA ou, plus récemment, l'hypothèse d'une hausse du diesel.
«Hollande a gagné en temps de crise. Il a été choisi en connaissance de cause», explique-t-on à l'Élysée pour modérer les critiques. Mais, de fait, il est rattrapé par la crise du résultat. «Il donne le sentiment de subir la situation économique», décrypte Gaël Sliman, de l'institut BVA. Mais paradoxalement le peu d'espoir qui pèse sur ses épaules pourrait lui être bénéfique: «Il n'aura pas besoin d'avoir des résultats mirobolants pour qu'on ait le sentiment qu'il a obtenu des résultats», explique le politologue.
Obtenir des résultats sur le front de l'emploi: c'est l'obsession du président. Lundi matin, le chef de l'État a réuni un séminaire de travail avec 13 ministres. L'après-midi, il a expliqué la «cohérence» de sa politique (et notamment annoncé une réforme de la formation professionnelle). L'objectif d'inverser la courbe du chômage est maintenu envers et contre tout. «Si c'était simple, ce ne serait pas un objectif», a-t-il lancé. Mais, dans son entourage, on manie le verbe avec un peu plus de nuance: «L'inversion, c'est quand la courbe cesse d'augmenter», explique-t-on. Ce qui ne veut pas dire baisser.

0 commentaires: