TOUT EST DIT

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vendredi 29 novembre 2013

Un Père Noël nommé Jean-Marc Ayrault

Un Père Noël nommé Jean-Marc Ayrault


Les fêtes approchent et le gouvernement multiplie les promesses de cadeaux. Impôts, réformes, écologie... Claire Gallois n'est pas dupe de cet activisme.

Le 19 novembre, le Père Noël a officiellement ouvert son secrétariat pour accueillir la liste des cadeaux aux enfants et Jean-Marc Ayraulta proclamé la magnifique remise à plat de la fiscalité, supposée rétablir la justice sociale. Malheureusement, il y a un âge pour arrêter de croire au Père Noël, et un autre pour ne plus accorder de crédit aux annonces d'un gouvernement qui n'a cessé de se contredire. Nous sommes entrés en politique-fiction. Personne ne sait aujourd'hui ce qui va arriver demain. Nos dirigeants sont devenus des professionnels de la fausse promesse.
L'une des premières, pour endiguer cette crise, fut la baisse des dépenses publiques. Résultat ? Celles-ci ont atteint 1 150 milliards pour 2012 et 1 200 milliards pour 2013. La réforme de la fiscalité n'est que justice si on tient compte du fait que 46 % de la richesse nationale est prélevée par l'État. Ce qui n'est pas "normal", quelle que soit la prétention de M. Hollande à revendiquer ce titre. De toute façon, fusionner la CSG avec l'impôt sur le revenu et les prélever à la source est déjà une arnaque. Disons une injustice, pour ne pas s'emballer. La CSG est un impôt cédulaire, à savoir qu'elle est prélevée par l'Urssaf, quelle que soit la situation de famille, au taux de 7 % pour chacun - et quel que soit le revenu de la personne imposée. Alors que l'impôt sur le revenu tient compte de différents éléments, situation de famille, pension alimentaire ou autres dégrèvements légitimes. Les fusionner revient à payer plus et à appauvrir encore davantage ceux qui gagnent le moins. 

La gauche est aussi moribonde que la droite

Le pauvre Ayrault, obligé de relayer la voix de son maître, défend "un objectif de simplification, un objectif de clarification, une réforme de compétitivité". Ce qui nous épargne momentanément, c'est la stratégie du "demain on rase gratis". Chaque fois que François Hollande se targue d'une décision gouvernementale, il dit toujours, et l'air réjoui : "Cela prendra le temps nécessaire" ou, pire, "le temps du quinquennat". La première étape fiscale commencera en 2015 par inscrire le projet dans la nouvelle loi de finances. Suivie de "rencontres avec les partenaires sociaux", puis de débats au Parlement. "Le temps d'établir un nouveau modèle français", dixit Ayrault, on en a honte pour lui, de ce modèle qu'il tente de maquiller. Et il n'est pas en bonne santé.
La plupart de nos élus pensent davantage à leur conquête du pouvoir qu'à l'intérêt du pays. Ils abdiquent devant la moindre difficulté à conduire une réforme si elle peut compromettre leur élection. Voici venir le temps de la dispersion des meilleures volontés. La gauche est aussi moribonde que la droite. Son seul code de la route, c'est marche avant-marche arrière. Écotaxe, Leonarda, croissance, chômage, nucléaire, écologie et socialisme opposés - la notion de progrès, de croissance, s'efface devant un avenir lointain. Le temps de souffrir. Ou de rêver à un autre avenir, au cas où ce gouvernement reviendrait sur son manque de courage ou son incompétence, on ne sait pas. Puisque la seule solution serait de faire des économies, y compris sur les maroquins auxquels ils sont tous accrochés comme des pendus à leur corde. Puisque chaque réforme - que ce soit celle des retraites, celle du millefeuille territorial qui coûte une fortune, du cumul des mandats, des mille et une commissions totalement inutiles, établies pour caser des copains - ne débouche que sur incohérence ou rivalités internes. Madame Thatcher disait : "Le socialisme ne dure que jusqu'à ce que se termine l'argent des autres." Heureusement qu'elle n'a plus la parole.


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