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vendredi 29 novembre 2013

Les Français, des malades imaginaires ?

 Les Français, des malades imaginaires ?


La croissance recule au troisième trimestre. Pour certains, une vue de l'esprit...


Le grand défaut des miracles, c'est qu'ils ne se reproduisent que rarement. Même en économie. Mi-août, l'Insee avait annoncé, à la grande surprise des prévisionnistes, une hausse du PIB de 0,5 % pour le deuxième trimestre. Des commentateurs enthousiastes avaient alors salué la formidable prescience de M. Hollande, qui, un mois plus tôt, lors de son intervention télévisée du 14 juillet, avait prophétisé, au milieu du scepticisme général : "La reprise, elle est là." Avec ce + 0,5 % inespéré, preuve était faite que M. Hollande avait raison contre les économistes. Preuve était faite que la Franceétait enfin sortie du tunnel, que la croissance était de retour et que, si elle était de retour, c'était bien grâce à l'efficacité et à la pertinence de la politique économique mise en oeuvre par M. Ayrault. "Le rebond de la croissance conforte le gouvernement", s'était félicité le Premier ministre. Le moins qu'on puisse dire est qu'il ne l'aura pas conforté très longtemps.
Trois mois plus tard, la reprise n'est plus là. Envolée, disparue, introuvable. Il n'y a pas eu de nouveau miracle. Le PIB de la France a reculé de 0,1 % au troisième trimestre (il a progressé de 0,3 % enAllemagne). En cet automne, les illusions s'envolent en même temps que les feuilles mortes et le nombre de plans sociaux. L'économie française est revenue du rêve à la réalité, celle décrite par les économistes et les agences de notation, celle surtout ressentie par les Français : une croissance en panne, une compétitivité qui continue à se dégrader, des déficits publics qui filent et des exportations qui reculent, des emplois détruits par milliers, une consommation à bout de souffle et des investissements en repli.
La bonne nouvelle, à en croire l'inénarrable député socialiste et président de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale François Brottes, c'est qu'on est enfin parvenu à identifier l'origine du mal."L'entretien de la sinistrose" par les médias, "le discours profondément démotivant" tenu par les journalistes, "les choix éditoriaux qui consistent heure après heure à décliner en boucle les seules mauvaises nouvelles". Tout cela nous coûterait très cher, selon M. Brottes, qui cite une évaluation au doigt mouillé de la Banque publique d'investissement - on sait au moins maintenant à quoi sert cette usine à gaz : un point de PIB par an, 20 milliards d'euros, 300 euros par habitant. Rien que ça.
Écoutez bien, Français, ce que vous dit le bon docteur Brottes : le mal dont vous souffrez est d'origine d'abord psychologique, et il n'est pas du tout, comme vous le croyez bien à tort, lié à votre environnement économique. Par exemple à la surdose fiscale, à votre pouvoir d'achat qui baisse et au chômage qui monte. Vous êtes les victimes innocentes des forces médiatiques toutes-puissantes et malfaisantes qui non seulement vous dépriment, mais font de vous des malades imaginaires. Français, ce n'est pas parce que l'économie va mal que vous n'avez pas le moral, mais parce que vous n'avez pas le moral que l'économie va mal. On n'avait rien entendu d'aussi drôle depuis... le 14 juillet et le fameux "La reprise, elle est là" de M. Hollande.

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