TOUT EST DIT

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vendredi 29 novembre 2013

Le fût du canon

Le fût du canon


François Hollande ressemble aux Hercule de foire qui s’évertuaient à plier une énorme barre de fer. Soufflant, rougissant, suant, ils y parvenaient sous les applaudissements des badauds. Sauf que la fameuse courbe du chômage résiste, elle, aux efforts du costaud élyséen. Et, même si l’embellie d’octobre lui permet de souffler, rien ne dit que le chômage baissera durablement.
Craignant de décevoir son public, le président de la République a même laissé échapper hier matin que l’inversion « prendra tout le temps qui est nécessaire ». Le ministre de la Défense aurait pu préciser que, ce « temps nécessaire » rappelle celui que met le fût du canon à refroidir, selon Fernand Raynaud.
À peine lâché cet aveu pessimiste, le président a enclenché la marche à arrière pour réaffirmer qu’il est persuadé que la courbe du chômage se mettra à la baisse. Ce nouveau faux-pas en matière de communication met à mal le volontarisme élyséen. Si même le chef de l’État en arrive à se contredire, c’est la preuve d’une certaine gêne au sommet.
L’optimisme affiché par l’Élysée est démenti par quasiment tous les organismes économiques. La France manque de croissance, seul moyen de créer des emplois productifs. Jusqu’à présent le gouvernement a joué la carte des emplois subventionnés pour faire baisser les chiffres de Pôle Emploi. Cette politique génère plus de déficits publics qu’elle ne crée de richesse.
Or, les perspectives 2014 ne s’annoncent guère brillantes. Le FMI table sur une croissance de 1 % en France l’année prochaine, ce qui n’incite guère à l’optimisme en matière de créations d’emplois. Cette prévision est doublement inquiétante pour la majorité, économiquement et électoralement.
La France a promis de continuer sa cure d’austérité. Faute de croissance, l’économie générera moins de richesses, donc moins de rentrées dans les caisses de l’État qui devra serrer un peu plus la vis en matière d’économies et, il faut le craindre, de prélèvements. Tout cela risque de se payer cash en mars aux municipales et aux européennes. 
S’il y a une courbe qui risque de fortement s’inverser, c’est celle des élus socialistes. 
Et cela malgré les mantras présidentiels, scandés sans répit.

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