TOUT EST DIT

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dimanche 10 novembre 2013

Iran : la bonne fenêtre de tir


Alors qu’un accord sur un règlement du dossier nucléaire iranien paraissait imminent, à tel point que les ministres des affaires étrangères du « groupe 5+1 » menant les négociations, soit les cinq pays membres permanents du conseil de sécurité (Chine, Russie, États-Unis, Grande-Bretagne et France) et l’Allemagne, ont accouru à Genève depuis vendredi, la bombe lancée hier par Laurent Fabius a sensiblement brouillé les cartes.
S’il faut « éviter l’euphorie du verre à moitié plein » et garder à l’esprit qu’un accord à Genève ne peut tout régler, le coup d’éclat du chef de la diplomatie française a essuyé de nombreuses critiques, notamment en provenance de chancelleries européennes. Car ces déclarations ont surtout été interprétées comme un signe de mauvaise humeur consécutif à l’arrivée impromptue à la table des négociations, vendredi, du Secrétaire d’État américain, John Kerry, lequel n’en aurait pas averti les pays occidentaux impliqués. Plus prosaïquement, alors que François Hollande est attendu du 17 au 19 novembre en Israël et en Palestine, le chiffon rouge agité par Laurent Fabius hier est aussi un signal d’apaisement envoyé au gouvernement de Benyamin Netanyahou. La diplomatie est ainsi faite, alternant les grandes déclarations de principes et les prises de position opportunistes.
Il n’en demeure pas moins que ce week-end, voire lors d’un nouveau round de négociation, un accord sur le nucléaire iranien est de l’intérêt de tous. Une fenêtre de tir s’est ouverte avec l’élection, à la tête de l’Iran, de Hassan Rohani. Plus modéré que son prédécesseur Ahmadinejad, le nouveau président a le soutien du « vrai patron » du pays, le Guide suprême, Ali Khamenei. Au prix d’une levée, au moins partielle, de l’embargo économique et financier qui étrangle l’Iran et fait peser sur le régime la menace d’un soulèvement populaire, le nouveau président semble prêt à stopper le programme nucléaire à des fins militaires. Pour autant, il reste intraitable sur sa volonté d’enrichissement d’uranium, quitte à l’assujettir à un contrôle de la communauté internationale.
Toute négociation ayant pour prix des concessions réciproques, un accord à Genève, sous réserve d’un contrôle sérieux, vaut toujours mieux qu’un retour à la situation explosive qui prévalait sous Ahmadinejad. Le risque nucléaire au Proche et au Moyen-Orient ne disparaît pas du fait d’un accord. Par contre, il ne peut que diminuer.

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