TOUT EST DIT

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samedi 16 novembre 2013

Berlin dans le collimateur de Bruxelles

Berlin dans le collimateur de Bruxelles

Enfin ! Enfin, la Commission européenne peut pointer du doigt l’Allemagne en matière économique. Et que reproche-t-elle à Berlin ? D’être… trop bonne. Oui ! oui ! ce n’est pas bien d’être le premier de la classe lorsque les autres sont à la traîne. On croirait un discours sur l’antiracisme. C’est tout simplement de l’anti-économisme.
Quoi qu’il en soit, José Manuel Barroso fait les gros yeux. Et lance une procédure contre l’Allemagne à propos de ses excédents, au motif qu’ils sont défavorables aux exportations des autres pays européens.
On est prié de ne pas rire. Etre mauvais, c’est faire couler tout le monde. Etre bon, c’est enfoncer les autres. Dans l’Union européenne, on est prié d’être juste médiocre. On comprend que François Hollande y soit à son affaire !
Et le président de la Commission le dit clairement : « L’Allemagne affiche un excédent des comptes courants important (…) qui justifie d’enquêter. » Il s’agit, précise-t-il, de « voir si l’Allemagne peut faire plus pour aider à rééquilibrer l’économie européenne ».
Si, en plus, Barroso se prend pour Robin des Bois ! Mais il faudra tout de même qu’il relise ses classiques. La belle Marianne n’a rien à voir avec la République. Et les riches, ce sont les méchants. Ici aussi ? Voilà qui ne va pas plaire aux Allemands qui, depuis des années, font plus d’efforts que les autres et qu’on veut priver aujourd’hui de leur(s) résultat(s).
Ben oui, mon bon monsieur. Un excédent commercial supérieur à 6 % du PIB depuis 2007, c’est au-dessus des niveaux retenus par Bruxelles dans son étude des déséquilibres macroéconomiques. Pas envisageable, pas compréhensible.
A Berlin, on n’apprécie que très modérément. Et c’est une litote. « La solidité des exportations allemandes est le résultat d’une action économique réussie et non d’une intervention de l’Etat », lance-t-on au ministère de l’Economie.
Et le député Markus Ferber, de la CSU, dénonce un « affront incroyable » et un geste d’« auto-mutilation » pour la compétitivité européenne.
Faut dire que c’est difficile à comprendre, dur à admettre. Même le président de la BCE Mario Draghi n’est pas sûr d’y parvenir. Le 7 novembre, il estimait que la zone euro devait corriger ses déséquilibres « sans affaiblir le plus fort ». Parce que « affaiblir le plus fort ne veut pas dire que le plus faible devient plus fort ».
Mais ça, M. Draghi, c’est du bon sens ! Rien à voir avec la logique européenne. Faut vous reprendre…

Transiger
Bonne fille, et peut-être inquiète aussi des réactions, la Commission tergiverse. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, reconnaît que l’Allemagne est bien le « moteur de la croissance en Europe », et promet que l’examen sera mené « avec un esprit ouvert et sans idées préconçues ».
Même Barroso affirme : « Nous aimerions avoir plus de pays comme l’Allemagne. » Pour mieux les taxer, sans doute ?
En France, que la Commission vient encore de mettre en cause, elle, pour ses problèmes de compétitivité et d’endettement public, et « la persistance de ces déséquilibres », on se réjouit. « La Commission européenne commence enfin à tourner le dos à l’idée selon laquelle la crise provient uniquement de décisions budgétaires inadaptées par les responsables des pays en difficulté. » La formule émane, comment s’en étonner ?, de nos députés européens socialistes…
Ben oui ! Hollande y peut rien, pauvre chou, s’il y a la crise et que les Français en subissent les conséquences. Ça doit être la fôte à Sarko…
Alors, lui demander « d’adopter des mesures décisives »… ça va le perturber. Et notre feuille d’impôt avec !
Notre grand argentier Moscovici ne trouve « pas illogique » que l’on s’en prenne à l’Allemagne. A l’heure où on nous annonce un nouveau recul du PIB français, ça permet effectivement de parler d’autre chose.
Et surtout de déculpabiliser…
D’ailleurs, il faudrait arrêter de faire ainsi des remarques, et de distribuer des mauvais points à droite et à gauche. Surtout à gauche. Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone l’assure : c’est offrir « l’Europe au populisme, aux anti-européens, à l’extrême droite » !
Puisqu’on vous le dit…

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