TOUT EST DIT

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lundi 23 septembre 2013

Le triomphe personnel de Merkel


Ce sera un troisième mandat pour Angela Merkel. La CDU, le parti conservateur de la chancelière allemande, a largement remporté les élections législatives de dimanche. Mais l'allié libéral de la CDU, le FDP (droite), n'aurait pas atteint les 5% des suffrages nécessaires pour avoir des députés au Parlement allemand. Conséquence : Angela Merkel pourrait devoir former une coalition avec ses adversaires sociaux-démocrates. Même s'il reste encore une possibilité que la CDU obtienne la majorité absolue.

Un triomphe. Au moins sur le plan personnel. Angela Merkel a vu son parti, la CDU-CSU (conservateur), emporter très largement les élections législatives allemandes de dimanche. Les journaux allemands évoquent d'ores et déjà un triomphe historique, la chancelière étant très certainement reconduite pour un troisième mandat de quatre ans. La CDU pourrait même avoir la majorité absolue au Bundestag, le Parlement allemand.
A 59 ans, la chancelière allemande a confirmé son statut de femme la plus puissante du monde, en devenant le premier dirigeant européen d'un grand pays à être reconduit depuis la crise financière et monétaire qui a secoué l'Union européenne. Jamais, depuis le chancelier Konrad Adenauer en 1957, les conservateurs (CDU/CSU) n'avaient obtenu la majorité absolue des sièges au Bundestag (chambre basse du parlement). Angela Merkel aurait ainsi les coudées franches pour défendre les positions allemandes dans la gestion de la crise de l'euro.

"Quatre nouvelles années de succès"

La chancelière a offert à son parti son score le plus élevé depuis la Réunification du pays en 1990 avec 42,5% des voix, en hausse de près de 9 points par rapport à la dernière élection de 2009, selon des projections basées sur des résultats partiels diffusées par la chaîne publique ZDF. La chancelière est apparue rayonnante devant ses supporters, pour se féliciter d'un "résultat super" et promettre "quatre nouvelles années de succès". Elle a jugé qu'il était "trop tôt" pour se prononcer sur la démarche à suivre en termes d'alliances.
Mais elle pourra vraisemblablement diriger l'Allemagne sans partenaire de coalition. Prudente, elle a déclaré qu'il fallait "attendre les résultats définitifs", tout en soulignant qu'on avait "déjà le droit de faire la fête".

Le SPD au plus bas historique, les Libéraux terrassés

Son parti arrive très loin devant le parti social démocrate (SPD) 25,9% (+2,9) qui reste proche de son plus bas historique d'il y a quatre ans. Avec son deuxième plus mauvais score de l'après-guerre, le SPD semble avoir souffert de la campagne globalement ratée de son candidat Peer Steinbrück qui a enchaîné les gaffes et polémiques : tout récemment un doigt d'honneur du candidat en Une du magazine Süddeutsche Zeitung a fait de l'ombre au parti. "Nous n'avons pas obtenu le résultat que nous voulions", a reconnu Peer Steinbrück.
Les Verts sont en baisse sensible à 8% (-2,7 points), victimes d'une mauvaise stratégie de campagne et d'une polémique sur la tolérance passée du mouvement envers la pédophilie. La gauche radicale, Die Linke, a baissé de 3,5 points, à 8,4%. La surprise du scrutin vient du nouveau mouvement anti-euro, récemment créé au printemps, et qui plaide en faveur d'une dislocation ordonnée de la monnaie unique européenne. L'AFD ("Alternative für Deutschland") a réussi un bon score, à 4,9%, non loin des 5% nécessaires pour avoir des députés. L'AFD espérait toutefois peser davantage en rassemblant un vote protestataire en surfant sur l'hostilité de nombreux Allemands aux plans de sauvetage des pays européens en crise.
Mais l'attention s'est surtout porté sur le score de l'allié libéral d'Angela Merkel, le FDP. Le petit parti a tout simplement été éjecté du parlement pour la première fois de l'après-guerre, avec son plus faible score jamais enregistré, 4,6%, d'après ces projections. Si la courte majorité absolue des conservateurs n'était pas confirmée par les résultats définitifs, Angela Merkel devra donc former une "grande coalition" probablement avec le SPD, comme lors de son premier mandat (2005-2009). Le président français François Hollande a rapidement félicité la chancelière pour son succès et les deux dirigeants se sont promis au téléphone de "poursuivre leur coopération étroite" au sein de l'Union européenne.

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