TOUT EST DIT

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dimanche 7 avril 2013

Le coup du « Père François »

Paris capitale des rumeurs… Un prochain ministre fait chocolat en Suisse. Un gros ! Et le Président contraint d’agir. De remanier cette fois ? Plus encore, car on ne replâtre pas une maison qui s’effondre. Alors, seul le référendum multiprise, autrement dit à questions multiples… Hollande ferait du Mitterrand amélioré ! Comme s’il n’y avait pas un autre « coup du Père François » possible, celui qu’a réalisé le Pape et qui laisse plus d’un observateur baba, y compris au Palais. Car l’excellence romaine s’est montrée plus imaginative, et plus à gauche même, que notre « souverain poncif »…
Le Président de la République ne s’est guère montré jusqu’ici bouleversifiant. Débonnaire certes, mais toujours en retard d’une crise, si l’on excepte son raid au Mali. Valéry Giscard d’Estaing s’était montré lui aussi brillant et décisif lors de son opération Kolwezi, mais sans être capable de transposer à l’intérieure sa vista extérieure. C’était un temps de choc déjà, on parlait de « chocs pétroliers », et qui ne furent pas maîtrisés ni anticipés en dépit des coups de Barre (Raymond) à droite. Comme aujourd’hui n’ont pas été pensées les épreuves dans leurs diversités et leurs gravités. Il s’en faut…



Car nous ne subissons pas une crisounette de circonstance, mais des crises financières, économiques, industrielles, sociales, psychologiques, culturelles et politiques ! Pour ne pas les avoir toutes appréhendées, les socialistes paraissent totalement désemparés chaque fois que l’une d’entre elles se manifeste, entrainant et approfondissant les autres. Le défaut de réflexion, et de prospective, fait que chaque événement prend des proportions dramatiques et laisse apparaître un pouvoir sidéré, décontenancé, incapable d’apporter des réponses adéquates. Pas à la hauteur pour le moins. Et que l’opposition soit elle-même totalement larguée et discréditée n’est d’aucune consolation !
Ainsi le mensonge Cahuzac a-t-il surpris un monde pourtant expert en menteries. Mais cette surprise avait un côté obscène, car elle dénotait plus qu’un manque de professionnalisme, elle révélait à quel point gouvernement comme élus n’avaient pas pris la mesure de notre déficit démocratique, et n’avaient en rien engagé la lutte féroce qui s’imposait contre la corruption des esprits comme des pratiques. Les mesures à prendre, fortes et radicales ne l’avaient pas été, puisque d’un côté on s’est contenté de n’aborder la crise française que par son versant économique, et de l’autre on s’est satisfait des postures moralisantes de campagne. Chacun ou presque s’en était retourné à la défense de ses petits intérêts corporatistes et politiciens plutôt que de se sacrifier aux exigences collectives d’une République exemplaire. Éthique breloque en toc, alors qu’en temps de rigueur elle est de rigueur !

 Avec des affaires en avalanche touchant au cœur de la gouvernance hollandaise, on s’est enfin rendu compte à l’Élysée comme à Matignon qu’il n’était plus possible de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs. Le pouvoir sans pouvoir économique s’exposait à la lapidation s’il perdait le bouclier de la morale. D’où l’évocation et l’approfondissement de cette idée hier traitée avec dédain d’une grande loi de moralisation de la vie publique. François Bayrou, le voltigeur de la Vérité, est plusieurs fois venu à l’Élysée — ce week-end encore — pour pousser Hollande à voir large et agir vite. Sans être entendu jusqu’ici, même s’il était écouté…
Cette loi de moralisation comprendrait plusieurs engagements : sur les conflits d’intérêt, sur la fraude et l’évasion fiscale, sur le contrôle des élus, sur le cumul des mandats, sur la suppression d’un échelon administratif, sur la diminution du nombre des parlementaires, sur l’introduction de la proportionnelle, sur le vote des étrangers aussi etc… Si ces textes étaient bloqués par les parlementaires, ce qui est probable, alors ils seraient soumis dans leur diversité à l’approbation populaire. Ce référendum proposerait donc plusieurs questions, ce qui éviterait l’aspect plébiscitaire et jetterait une sacrée pagaille dans l’opposition, mais donnerait aussi du grain à moudre à la gauche de la gauche comme aux godillots qui ont mal aux pieds…

Ainsi l’Élysée sortirait de ses embarras en attendant qu’intervienne la reprise cyclique. Croyance magique — aveugle — dans une mécanique économique qui ne tient pas compte de la psychologie dépressive ni de la crise spécifique du politique. N’y a-t-il pas quelque illusion à croire, tel Jean-Christophe Cambadélis, un des rares pourtant qui se prend la tête, que nous traversons « une crise de confiance » qui sera surmontée lorsqu’arriveront les résultats, alors que cette crise est désormais de défiance ? Même si survient le redressement économique, le moral ne suivra pas automatiquement. Le discrédit des politiques n’est pas strictement indexé au crédit économique, même s’il y a un rapport. On est tombé trop bas…

Ce que nous vivons, mal, est plus profond. De l’ordre de la mutation. C’est notre vivre ensemble, ce sont nos valeurs — solidarité, fraternité, laïcité… — qui sont en péril et qu’il faut réanimer en même temps qu’une économie endiguée. Quelques-uns à gauche, rares, regardent du côté de… Rome ! Et si François s’inspirait de François ? Le pape lui a su trouver les gestes, les symboles, les mots en son début de pontificat pour rasséréner et remobiliser son peuple. Il a convaincu ses ouailles qu’il choisissait la pauvreté pour combattre la pauvreté, que le culte de l’argent n’avait pas plus sa place au Ciel que sur la Terre, que l’espérance était une lumière qu’il fallait faire briller dans le
Malheur, que les hommes étaient frères… !
On a même vu le pape François rendre visite à son prédécesseur Benoît XVI pour prendre et user de sa force. Ah, le « malin »… On imagine pourtant François Hollande allant jusqu’à pèleriner chez Nicolas Sarkozy, non pas pour prier ensemble — il ne faut quand même pas pousser —, mais pour parler réformes démocratiques. Bon, d’accord, il y aurait un moment, long, de franche rigolade. Mais après…

Paris capitale des rumeurs… Un prochain ministre fait chocolat en Suisse. Un gros ! Et le Président contraint d’agir. De remanier cette fois ? Plus encore, car on ne replâtre pas une maison qui s’effondre. Alors, seul le référendum multiprise, autrement dit à questions multiples… Hollande ferait du Mitterrand amélioré ! Comme s’il n’y avait pas un autre « coup du Père François » possible, celui qu’a réalisé le Pape et qui laisse plus d’un observateur baba, y compris au Palais. Car l’excellence romaine s’est montrée plus imaginative, et plus à gauche même, que notre « souverain poncif »…
Le Président de la République ne s’est guère montré jusqu’ici bouleversifiant. Débonnaire certes, mais toujours en retard d’une crise, si l’on excepte son raid au Mali. Valéry Giscard d’Estaing s’était montré lui aussi brillant et décisif lors de son opération Kolwezi, mais sans être capable de transposer à l’intérieure sa vista extérieure. C’était un temps de choc déjà, on parlait de « chocs pétroliers », et qui ne furent pas maîtrisés ni anticipés en dépit des coups de Barre (Raymond) à droite. Comme aujourd’hui n’ont pas été pensées les épreuves dans leurs diversités et leurs gravités. Il s’en faut…

Car nous ne subissons pas une crisounette de circonstance, mais des crises financières, économiques, industrielles, sociales, psychologiques, culturelles et politiques ! Pour ne pas les avoir toutes appréhendées, les socialistes paraissent totalement désemparés chaque fois que l’une d’entre elles se manifeste, entrainant et approfondissant les autres. Le défaut de réflexion, et de prospective, fait que chaque événement prend des proportions dramatiques et laisse apparaître un pouvoir sidéré, décontenancé, incapable d’apporter des réponses adéquates. Pas à la hauteur pour le moins. Et que l’opposition soit elle-même totalement larguée et discréditée n’est d’aucune consolation !
Ainsi le mensonge Cahuzac a-t-il surpris un monde pourtant expert en menteries. Mais cette surprise avait un côté obscène, car elle dénotait plus qu’un manque de professionnalisme, elle révélait à quel point gouvernement comme élus n’avaient pas pris la mesure de notre déficit démocratique, et n’avaient en rien engagé la lutte féroce qui s’imposait contre la corruption des esprits comme des pratiques. Les mesures à prendre, fortes et radicales ne l’avaient pas été, puisque d’un côté on s’est contenté de n’aborder la crise française que par son versant économique, et de l’autre on s’est satisfait des postures moralisantes de campagne. Chacun ou presque s’en était retourné à la défense de ses petits intérêts corporatistes et politiciens plutôt que de se sacrifier aux exigences collectives d’une République exemplaire. Éthique breloque en toc, alors qu’en temps de rigueur elle est de rigueur !

 Avec des affaires en avalanche touchant au cœur de la gouvernance hollandaise, on s’est enfin rendu compte à l’Élysée comme à Matignon qu’il n’était plus possible de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs. Le pouvoir sans pouvoir économique s’exposait à la lapidation s’il perdait le bouclier de la morale. D’où l’évocation et l’approfondissement de cette idée hier traitée avec dédain d’une grande loi de moralisation de la vie publique. François Bayrou, le voltigeur de la Vérité, est plusieurs fois venu à l’Élysée — ce week-end encore — pour pousser Hollande à voir large et agir vite. Sans être entendu jusqu’ici, même s’il était écouté…
Cette loi de moralisation comprendrait plusieurs engagements : sur les conflits d’intérêt, sur la fraude et l’évasion fiscale, sur le contrôle des élus, sur le cumul des mandats, sur la suppression d’un échelon administratif, sur la diminution du nombre des parlementaires, sur l’introduction de la proportionnelle, sur le vote des étrangers aussi etc… Si ces textes étaient bloqués par les parlementaires, ce qui est probable, alors ils seraient soumis dans leur diversité à l’approbation populaire. Ce référendum proposerait donc plusieurs questions, ce qui éviterait l’aspect plébiscitaire et jetterait une sacrée pagaille dans l’opposition, mais donnerait aussi du grain à moudre à la gauche de la gauche comme aux godillots qui ont mal aux pieds…

Ainsi l’Élysée sortirait de ses embarras en attendant qu’intervienne la reprise cyclique. Croyance magique — aveugle — dans une mécanique économique qui ne tient pas compte de la psychologie dépressive ni de la crise spécifique du politique. N’y a-t-il pas quelque illusion à croire, tel Jean-Christophe Cambadélis, un des rares pourtant qui se prend la tête, que nous traversons « une crise de confiance » qui sera surmontée lorsqu’arriveront les résultats, alors que cette crise est désormais de défiance ? Même si survient le redressement économique, le moral ne suivra pas automatiquement. Le discrédit des politiques n’est pas strictement indexé au crédit économique, même s’il y a un rapport. On est tombé trop bas…

Ce que nous vivons, mal, est plus profond. De l’ordre de la mutation. C’est notre vivre ensemble, ce sont nos valeurs — solidarité, fraternité, laïcité… — qui sont en péril et qu’il faut réanimer en même temps qu’une économie endiguée. Quelques-uns à gauche, rares, regardent du côté de… Rome ! Et si François s’inspirait de François ? Le pape lui a su trouver les gestes, les symboles, les mots en son début de pontificat pour rasséréner et remobiliser son peuple. Il a convaincu ses ouailles qu’il choisissait la pauvreté pour combattre la pauvreté, que le culte de l’argent n’avait pas plus sa place au Ciel que sur la Terre, que l’espérance était une lumière qu’il fallait faire briller dans le
Malheur, que les hommes étaient frères… !
On a même vu le pape François rendre visite à son prédécesseur Benoît XVI pour prendre et user de sa force. Ah, le « malin »… On imagine pourtant François Hollande allant jusqu’à pèleriner chez Nicolas Sarkozy, non pas pour prier ensemble — il ne faut quand même pas pousser —, mais pour parler réformes démocratiques. Bon, d’accord, il y aurait un moment, long, de franche rigolade. Mais après…

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