Un vrai printemps pourri. Les aveux de Cahuzac, la mise en examen de l'ex-président, les intégristes catholiques la nuit chez une sénatrice pas d'accord avec eux, une ancienne ministre gazée dans la manif anti-mariage gay, les jeunes qui exigent leur part de promesses, un trésorier aux Caïmans, deux banques épinglées, une Europe malade qui bafouille le sauvetage de Chypre, un mort à Koh-Lanta et des injures qui fusent.
Une trop longue suite de n'importe quoi. À croire que la France était bourrée. Une de ces grosses cuites qui vous fait marcher de travers et perdre tout bon sens. Sauf que c'est nous qui avons la gueule de bois. La surproduction de scandales a un goût plus amer en temps de crise. S'il existait un thermomètre pour indiquer la température du sang qui bout dans les veines, il faudrait le surveiller attentivement. Car les portes de la colère ouvrent toujours sur la rue sous la pression de l'injustice. Ce n'est pas une affaire de morale, les Français savent que l'on ne gouverne pas avec des bons sentiments. Ce qu'ils veulent, c'est que l'on abandonne cette logique de règlements de comptes pour revenir à une logique de projet.
D'accord pour les larmes et la sueur churchiliennes si elles doivent nous libérer de la crise qui n'en finit pas. Mais pour gagner ce consensus général, il faut des responsables politiques crédibles qui tiennent ferme le gouvernail de l'État. Le vrai risque aujourd'hui ce n'est pas le populisme, c'est de ne pas sortir de la crise.
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