Impression étrange, hier soir à la suite de la prestation de François Hollande face à Pujadas. Il ne mérite, pas plus que son prédécesseur, les torrents de haine qui s’abattent aujourd’hui sur lui, notamment de la part de ceux qui l’ont élu, sachant qu’il ne fait qu’appliquer le programme pour lequel ils ont voté. Cependant, il me semble que quoi qu’il puisse dire, le courant ne passe pas; il manque quelque chose, ce fluide inexpliquable, intraduisible, irrationnel, entre lui et la France. Ses propos, quels que soient ses efforts, résonnent creux, paraissent tomber dans le vide. Que va-t-il se passer par la suite? Rien ne va s’arranger de toute façon. Avec 3,2 millions de chômeurs, la France ne cesse de s’enfoncer dans l’abîme. Nous savons qu’il faudrait accomplir des réformes considérables, s’engager dans la voie d’efforts gigantesques pour sauver l’économie française, réduire sensiblement les dépenses publiques et les impôts, libéraliser le marché du travail, supprimer les contraintes d’un autre âge qui pèsent sur l’entreprise. Or, rien de ce qui est annoncé ne ressemble à celà, au contraire. Dès lors, le navire France va continuer à sombrer lentement. Trois scénarios politiques se présentent. Le premier, en apparence le plus « normal », est celui de la « pente douce »: les remaniements ministériels se succèdent et dans une impopularité croissante, le pouvoir actuel parvient à tenir jusqu’à 2017. Le second, très improbable, est celui de la démission d’un homme à bout de nerf, épuisé par le climat hostile et déséspéré par l’impasse dans laquelle il se trouve, à la suite d’un référendum perdu par exemple. Le troisième est celui d’une dissolution de l’Assemblée nationale, par exemple début 2014, le président prenant acte de l’échec de sa promesse de réduire le chômage, lâché par une partie de sa majorité, confronté à une crise sociale dramatique. Cette perspective, à mon sens la plus vraisemblable, comporte un inconvénient majeur: l’opposition ne semble pas prête car aucune personnalité d’envergure n’en émerge aujourd’hui . Par ailleurs, cette alternative - trois ans de cohabitation - est seule de nature à remettre en selle le chef de l’Etat pour 2017.
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