samedi 30 mars 2013
François Hollande : le mépris
Il serait probablement plus séant de passer sous silence les 70 minutes d’échanges – à l’heure de la messe du Jeudi-Saint – entre un François Hollande falot, perdu dans son auto-justification sans éclat, face à un David Pujadas admirant, servile, les « étincelles dans les yeux » du Président à l’évocation de la guerre du Mali. Il est apparu tel qu’en lui-même, trop commun pour prétendre à la solennité que son rôle exige, trop préoccupé par sa cote de popularité pour mettre au premier plan les graves inquiétudes des Français, trop sourd pour entendre les voix des 2 500 manifestants contre le « mariage » des couples de même sexe, qui ont bravé le froid au pied de l’immeuble de France-Télévisions alors que tout le quartier était fermé à la circulation. Car ces Français qu’il ne veut pas entendre, il sait tout de même qu’ils sont là !
Pas un mot, non plus, pour les 1,4 million de Français qui ont pacifiquement manifesté dimanche pour le retrait d’un projet de loi que son auteur, Christiane Taubira, voit porteur d’une « réforme de civilisation ». C’est-à-dire de la négation profonde des fondations sur lesquelles la société humaine repose : les familles. Pas un mot pour les manifestants matraqués et gazés sans sommation, pour la femme qui a eu un pied écrasé par un car des forces de l’ordre, pas un mot pour expliquer pourquoi les CRS, la police, les gendarmes avaient reçu la consigne de frapper dur. Pas un mot pour les enfants pleurant et criant de douleur, pour le jeune asthmatique, Lancelot, resté 30 minutes sous assistance respiratoire.
Il est vrai que David Pujadas ne lui avait pas posé la question. (Pujadas, démission !)
Face à ce mépris présidentiel on ferait sans doute mieux de se taire : il n’y a rien à en tirer.
Hélas, il est aux commandes. Oh ! c’est tout relatif. Comme l’a dit Marine Le Pen à l’issue de l’« interview », « véritable mise en scène du vide », le chef de l’Etat avait « enfilé le petit costume de gouverneur de province de l’Union européenne ». Pour le « mariage » des homosexuels comme pour les autres dossiers, François Hollande est avant tout un exécutant. Directement ou indirectement et dans tous les sens du mot. Il exécute le mariage comme il exécutera le principe d’universalité des allocations familiales, il l’a promis jeudi soir.
Pour le « mariage », il s’est réfugié derrière le Comité consultatif national éthique qui doit donner son avis sur la procréation médicalement assistée, et a annoncé que « lui président », il n’y aurait pas de gestation pour autrui. Voire. La Cour européenne des droits de l’homme a déjà rendu des décisions fixant le principe de l’égalité absolue entre couples dits « hétéros » et « homos ». Question de temps…
Mais le « mariage pour tous », Hollande y tient mordicus. En 60 secondes, son refus de répondre aux Français était envoyé sans souffrir la moindre contradiction.
Toute la journée de jeudi a été marquée par de nombreuses manifestations en province, devant des préfectures, pour « accueillir » des ministres de Jean-Marc Ayrault, pour organiser un « pique-nique pour tous » dans les jardins du Luxembourg : ça ne fait que commencer !
Lors de la manifestation devant France-Télévisions – où de nombreuses jeunes filles ont offert des fleurs auxCRS plutôt amusés – Frigide Barjot a appelé à l’action en prévenant qu’on pourrait passer à une nouvelle étape, comme payer quelques euros d’impôts de trop pour obliger l’administration à reverser le trop perçu.
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