TOUT EST DIT

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mercredi 6 mars 2013

Avec 56% des sympathisants UMP qui souhaitent le voir candidat en 2017, Nicolas Sarkozy écrase ses concurrents potentiels à droite

Un sondage Ifop pour Atlantico place Nicolas Sarkozy loin en tête des candidats préférés à la présidentielle de 2017 parmi les sympathisants UMP (56%), devant François Fillon, distancé à 17% et Alain Juppé à 9%.

Question : Parmi les personnalités suivantes, laquelle souhaitez-vous voir représenter l'UMP lors de la prochaine élection présidentielle en 2017 ?

(Cliquez pour agrandir l'image)

 

Atlantico : Quels enseignements peut-on tirer de ce sondage ?

Jérôme Fourquet : Le but de ce sondage était de disposer d’un état des lieux des souhaits des sympathisants de l’UMP – et non pas des militants - concernant la prochaine élection présidentielle. En toile de fond, il s’agissait d’essayer d’obtenir une mesure assez objective du souhait de retour de Nicolas Sarkozy. Cette hypothèse a été testée pour la première fois en concurrence avec d’autres scénarios, avec d’autres personnalités potentiellement choisies comme candidates à l’élection présidentielle. Il y a une hypothèse où il s’agit de François Fillon, une autre avec Alain Juppé, etc.
Jusqu’à présent, plusieurs sondages avaient été faits sur Nicolas Sarkozy et le souhait qu’il revienne, mais le retour de Nicolas Sarkozy n’avait jamais été mis en concurrence avec d’autres scénarios possibles.
La réalisation de ce sondage avait un autre intérêt lié au contexte, et à la séquence favorable à François Fillon ces derniers jours. Il a tenu un meeting à la mutualité, il a donné une interview au Monde, il est apparu sur le plateau d’un JT de TF1. Il s’agissait donc d’avoir un état des lieux, après la bataille interne entre Jean-François Copé et François Fillon, suite à différentes rumeurs au sujet d’un retour de Nicolas Sarkozy, et alors que différents quadragénaires de l’UMP étaient tentés de jouer leur carte personnelle, comme NKM qui souhaite se présenter à Paris aux élections municipales de 2014 ou Laurent Wauquiez qui pourrait se positionner pour la prochaine élection interne à l’UMP. Le but de l’enquête était de visualiser le rapport de forces au sein de l’électorat UMP, dans une perspective de premier tour, de primaires.
Les résultats sont assez limpides. Neuf personnalités ont été testées. Nicolas Sarkozy, bien qu’étant en concurrence avec huit autres personnalités de son camp, rallierait aujourd’hui largement la moitié des suffrages des sympathisants UMP (56%). C’est l’élément central du sondage. Même avec une offre très très élargie, Nicolas Sarkozy continue d’être souhaité comme candidat pour la présidentielle de 2017 par plus d’un électeur UMP sur deux, et ce presque un an après la dernière élection et à quatre ans de la future élection.
Le second enseignement concerne l’autre personnalité qui pourrait éventuellement lui contester cette prééminence dans le cœur des électeurs de droite : son ancien Premier ministre François Fillon, qui a la semaine dernière essayé de tourner la page et de se mettre au même niveau que son ancien président, invitant à remettre les compteurs à zéro et suggérant que chacun doit se remettre en question. Il apparait certes comme le compétiteur le plus sérieux face à Nicolas Sarkozy puisqu’il arrive en deuxième position, mais il reste 40 points derrière : la marche est très haute entre les deux personnalités.

Ce sondage a été fait auprès des sympathisants. Disposez-vous d’études du même type auprès des militants et auprès des Français en général ?

Nous n’avons pas fait de sondage auprès des militants car nous ne disposons pas des fichiers, qui sont très difficiles à trouver. Nous n’avons jamais testé cela auprès des Français. Avant de s’intéresser aux Français, il faut regarder d’abord ce que souhaite le cœur de l’électorat de droite, avoir de s’adresser à d’autres électorats tels que l’électorat de centre droit.
Au sein de l’électorat UMP en tout cas, en dépit du nombre très important de candidats que nous avons testé, Nicolas Sarkozy fait très largement la course en tête, devançant de 40 points son Premier ministre qui est à 17%, à 8 points devant Alain Juppé. Fillon arrive à se décrocher des autres candidats mais n’arrive pas à s’approcher de Nicolas Sarkozy. Peut-être les résultats auraient-ils été meilleurs pour lui il y a quelques mois, nous n’avons pas hélas de mesures. Mais on peut faire l’hypothèse que la campagne interne ait pu abimer son image de candidat potentiel, à cause des laissées par sa bataille contre Jean-François Copé.
Quelle que soit sa décision concernant le fait de concourir ou non une nouvelle fois à la présidence de l’UMP, il serait judicieux pour lui de partir très tôt en campagne afin de reconstruire une relation avec les Français de droite, avec un tour de France amorcé récemment « à la rencontre des Français », et une période réflexion et de mise en avant d’un certain nombre de propositions pour le redressement du pays.

Le sondage montre aussi que Jean-François Copé se situe encore plus loin. Subit-il encore davantage le contre coup de la campagne interne à l’UMP ?

Absolument. Jean-François Copé est crédité d’un score très très faible (4%), qui le place au même niveau que NKM, Bruno Le Maire et Xavier Bertrand. En tant que leader potentiel de son camp, il ne se distingue pas aujourd’hui.
Toutes les enquêtes auprès des sympathisants UMP avant le vote interne, et même après ont montré que François Fillon avait une véritable avance sur Copé en termes d’image, comme nous l’avons mesuré dans nos sondages auprès des sympathisants, qui donnaient la préférence à Fillon à 70% contre 30% pour Copé, voire à 80% contre 20%. Ces résultats avaient fait réagir Jean-François Copé, qui faisait valoir que ces sondages auprès des sympathisants n’étaient pas représentatifs que l’opinion des militants, qui pourtant seraient les seuls à voter. Mais on voit bien ici que l’image personnelle de Copé est moins bonne que celle de François Fillon, et plus abimée.
François Fillon a été très fortement associé à Nicolas Sarkozy pendant les cinq années passées, en tant que Premier ministre et co-gestionnaire de la France et des politiques menées. Mais pour autant, en termes de profil et d’image personnelle, François Fillon est assez différent de Nicolas Sarkozy. Le faible score de Copé ne s’explique pas seulement par le fiasco des élections internes à l’UMP, mais aussi par le fait que son positionnement et son style se rapprochent de ceux de Nicolas Sarkozy. Cette ressemblance peut certes être stratégiquement intéressante dans le cas où Copé s’adresserait à des sympathisants nostalgiques et orphelins de Nicolas Sarkozy. Mais dans l’hypothèse où Nicolas Sarkozy ne tire pas sa révérence et reste un concurrent, et bien des sympathisants sont fidèles au célèbre adage et préfèrent « l’original à la copie ».

Hormis les deux premiers, ce sondage révèle-t-il quelques surprises ?

NKM se place devant Copé et Le Maire à un point près, ce qui reste dans la marge d’erreur. Ce résultat n’est donc pas nécessairement significatif. NKM a capitalisé auprès de l’électorat de droite lors de la campagne électorale présidentielle, où elle était la porte-parole de Nicolas Sarkozy. Elle a récemment marqué des points, avec l’annonce de sa candidature à Paris et son occupation méthodique de l’espace médiatique, mais cela reste timide, elle n’est pas en position de challenger. Elle se place au même niveau que Bruno Le Maire et Jean-François Copé.
Cette situation des quadragénaires de l’UMP n’est pas sans rappeler celle des quadras du PS au lendemain de la défaite socialiste de 2007, qui avait favorisé le retour potentiel de DSK. Les enquêtes de ce type que nous avions menées montraient que les quadras qu’étaient Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Julien Dray, Manuel Valls avaient tous une carte à jouer après l’échec de Ségolène Royal. DSK était à Washington, Hollande était encore englué dans les affaires internes du parti, Aubry hésitaient à y aller, et les enquêtes montraient que les autres étaient tous dans un mouchoir de poche et très faiblement montés dans leur électorats respectifs. De la même façon aujourd’hui, les quadras de l’UMP ne sont pas parvenus à s’imposer en dépit de l’absence peut-être provisoire de Sarkozy et du duel fratricide entre Copé et Fillon. Leur hypothèse de travail est peut-être que le fiasco de l’élection interne pourrait produire un saut de génération, et qu’ils pourraient alors tenter leur chance, comme se le disaient à l’époque les quadras au PS.
Personne n’a vraiment fait son trou par rapport à ses petits camarades de la même génération, et ils ne sont pas en mesure de s’imposer face à un Juppé qui fait figure de recours.

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