TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 6 mars 2013

Une philosophie homosexuelle de fond en comble

Une philosophie homosexuelle de fond en comble


On ne peut bien comprendre et combattre la révolution (homo)sexuelle que nous subissons aujourd’hui, que si l’on saisit combien « la philosophie contemporaine est homosexuelle de fond en comble », comme le disait Marcel De Corte :« L’autre en tant qu’autre est banni, et il n’existe plus pour elle que l’autre en tant que moi, en tant que construction de la pensée autonome. »
Le déni de l’altérité sexuelle tel qu’il est promu aujourd’hui par la théorie du genre et le « mariage » gay du même au semblable (pair) trouve son origine dans cette incapacité narcissique de la pensée contemporaine à concevoir une réalité et un ordre extérieurs autres que ce qu’elle prétend construire de son propre chef. Selon une funeste révolution copernicienne, ce n’est plus l’autre en tant qu’autre, c’est-à-dire le réel, qui informe mon intelligence et mon cœur, mais mon esprit (avec ses idées innées ou ses catégories a priori) qui informe la réalité : l’autre en tant que moi !
Cette philosophie contemporaine ou post-moderne trouve elle-même sa filiation en effet dans le vieux « couple » homoparental dunominalisme (Ockham) et de l’idéalisme (Descarte, Kant…) à l’origine de l’individualisme et du subjectivisme par une déconnexion indocile de l’intelligence avec la réalité intelligible. Comme l’expliquait Marcel De Corte dans son maître-livre L’intelligence en péril de mort « La maladie dont l’intelligence contemporaine est atteinte, trouve son origine dans la rupture des relations que l’intelligence noue avec la réalité dans son repliement sur elle-même. En ce monde intérieur, elle agence à loisir dans une indépendance aussi grande que possible vis-à-vis du réel et de son principe, avec les débris du monde disloqué, un univers idéologique et imaginaire. »
Si, pour paraphraser Bossuet, le plus grand dérèglement de l’esprit est de considérer et croire les choses non comme elles sont en effet mais comme on voudrait qu’elles soient, on comprend que nous sommes en plein dedans. Dans cette schizophrénie métaphysique d’un fou prométhéen qui aurait tout perdu (de sa dépendance au réel) sauf la raison, selon le mot de Chesterton ! Quand on prétend par exemple qu’une paire de même sexe est semblable à un couple formé par un homme et une femme. Quand on se fait ainsi une représentation de la sexualité centrée sur soi, du même au même ou au semblable, au détriment de la vraie sexualité, réaliste, fondée sur la différence et le don de soi, source du lien social.
L’homme contre lui-même
Après sa vérité, l’homme s’invente sa loi et son droit comme un fakir jette sa corde dans le vide. Il s’invente jusqu’à son être qu’il entend produire désormais comme un artefact (selon l’aveu et le vœu de Jacques Attali qui sont plus qu’un songe !) : l’existence précède l’essence. Reniant sa nature (homme et femme), il n’est plus qu’une histoire, celle de son évolution, se construisant son monde et sa fin comme l’araignée tisse sa toile : de son propre fonds… révolutionnaire. Il fait et, ce faisant, se fait, comme dit Merleau Ponty. Sorte deself-made-man ontologique sans consistance sérieuse. Tout n’a de sens que par l’homme mais l’homme n’a plus de sens. Disjoint de la réalité parce lui-même disjoint, délié (ab-solutus) de la loi naturelle. La séparation de l’homme avec lui-même va jusqu’à ce reniement de ses origines dans la chaîne de la vie : « Homme et femme, Il les créa. » Que ce soit pour l’espèce avec ce conte de fée pour grandes personnes (Jean Rostand) qu’est l’évolutionnisme. Ou pour l’individu qu’il dépossède de sa nature et de sa dualité originelle pour reconstruire « une créature humanoïde sexuellement indifférenciée », dont le « genre » est appelé à se répandre et à se perpétuer à la faveur des avancées de la biotechnologie. En attendant la promotion de la zoophilie et des chimères : dissoudre et coaguler jusqu’au métissage ontologique !
« L’homme contre lui-même » : son nom est personne, pourrait-on ironiser à propos de cette auto-destruction ontologique par une culture de mort de plus en plus effrayante. On aperçoit aussi de quelle lignée philosophique, « homosexuelle » dès l’origine, provient cette culture radicalement raciste, fermée à la différence et au mystère de l’autre en tant qu’autre, et donc fermée à l’amour véritable et fécond comme à la contemplation. On ne pourra la renverser, cette funeste idéologie narcissique, qu’en renouant avec le réel par une philosophie de l’être digne de ce nom. Parce que la vie de l’homme vient de plus haut et va plus haut que l’homme lui-même, celui-ci ne peut impunément isoler et rompre les anneaux de cette chaîne naturelle et sacrée qu’est sa filiation, sans commettre un sacrilège et sans s’autodétruire lui-même. Pour retrouver sa fin dernière, la voie qui va de l’homme à Dieu passe par un retour au réel et l’annonce de l’Evangile de la Vie.

0 commentaires: