TOUT EST DIT

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mardi 26 février 2013

Le chômage, en hausse, se dirige vers le "record" de 1997

La croissance limitée voire nulle et la réforme des règles de radiation devraient voir empirer encore un peu plus les chiffres du chômage en janvier. 
Après une année 2012 difficile, 2013 encore pire ? Les chiffres des inscrits à Pôle emploi en janvier, dévoilés mardi, devraient être en hausse pour le 21e mois consécutif et flirter avec le record de 1997 (3,2 millions), alors que François Hollande conditionne désormais l'inversion de la courbe avant fin 2013 à une hypothétique reprise. En décembre, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité était resté quasiment stable en métropole, fragile répit au terme d'une année noire marquée par une augmentation de 10 %, avec 3 132 900 inscrits (+ 300). 

Vers le pic historique

Un chiffre qui s'approche dangereusement du pic historique de janvier 1997, où 3 205 000 personnes étaient recensées par Pôle emploi dans cette catégorie. Le ministère du Travail et Pôle emploi ont en outre prévenu que les statistiques de janvier seront alourdies de 10 000 à 30 000 personnes, en raison notamment d'une réforme des règles qui régissent les radiations.Le tableau a encore été assombri par Bruxelles, qui a annoncé vendredi tabler sur une poursuite de la dégradation au-delà de 2013, avec un taux de chômage à 11 % en 2014.
Deux mois après avoir déclaré, lors de ses voeux aux Français le 31 décembre, vouloir parvenir "coûte que coûte" à inverser la tendance, François Hollande, s'il continue d'afficher son volontarisme, semblait samedi moins affirmatif. "S'il n'y a pas d'objectif, il n'y a pas de volonté et moi je ne me résigne pas", a-t-il affirmé samedi, en liant désormais l'inversion de la courbe du chômage à une anticipation de la reprise de la croissance, qui n'est pas prévue avant 2014. Avec une prévision de croissance pour 2013 ramenée de 0,8 % à 0,1 % et l'abandon de la réduction du déficit public à 3 % du PIB, "il devient difficile de donner des objectifs assurés sur l'emploi", confiait lundi un conseiller de l'Élysée.

"Limiter la casse"

Le ministre du Travail et de l'Emploi, Michel Sapin, en visite lundi à Berlin, a quant à lui assuré que "même avec une croissance plus faible que celle que nous escomptions, les politiques de l'emploi nous permettront d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année 2013". Le ministre a fermement réfuté les accusations de la droite, qui a interprété des propos du chef de l'État, samedi au Salon de l'agriculture, comme un renoncement à son engagement. Pour redresser la barre, l'exécutif mise sur les nouveaux outils de la politique de l'emploi. Or le dispositif des emplois d'avenir, destiné aux jeunes pas ou peu diplômés, monte très lentement en puissance. Selon Jean-Marc Ayrault, "près de 8 000" des 100 000 escomptés d'ici à la fin de l'année seraient sur les rails.
Les effets à court terme du contrat de génération, visant à coupler embauches de jeunes en CDI et maintien de seniors dans l'emploi, dont la loi est sur le point d'être promulguée, sont eux aussi hypothétiques. D'après Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, ces outils "peuvent juste limiter la casse". Pour l'expert, avec entre 100 000 et 150 000 nouveaux actifs prévus en 2013, "il faudrait un minimum de 1,5 % de croissance annuelle pour pouvoir inverser la courbe du chômage et on en est très loin". Mais ce qui alarme le plus les observateurs est l'aggravation du nombre de chômeurs de longue durée et l'arrivée de plus en plus de demandeurs d'emploi en fin de droits d'indemnisation.
Un phénomène qui a pris le 13 février, à Nantes, avec l'immolation par le feu d'un chômeur en fin de droits devant son agence Pôle emploi, une dimension de drame social. En 2012, le nombre de demandeurs d'emploi bénéficiaires du RSA et des allocations de solidarité ont bondi (+ 13,3 % et + 14,4 %). Les chômeurs de longue durée étaient quant à eux près de 2 millions en décembre, un record absolu "qui pose de manière urgente la question de leur prise en charge", selon Philippe Waechter, économiste chez Natixis.

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