TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 23 décembre 2012

LES RAVAGES D'UNE CRISE

LES RAVAGES D'UNE CRISE


001La France et l’Europe s’enfoncent toujours plus profondément dans la crise économique. L’INSEE prévoit une croissance nulle en 2013 et le président annonce une hausse continue du chômage l’an prochain. Au-delà du plafond fatidique de trois millions de demandeurs d’emplois, désormais crevé,  notre pays tend vers le niveau de quatre  millions de chômeurs qui n’a jamais été atteint, à aucun moment de l’histoire. Les jeunes, c’est-à-dire la force vive, sont touchés de plein fouet, condamnés en masse à l’inactivité, à l’assistanat ou à la précarité, privés d’avenir et d’espoir. Submergé par la vague de fond, le pouvoir socialiste donne le sentiment de se résigner, de se soumettre à la fatalité. L’impact de cette catastrophe nationale sur les mentalités est incommensurable. « Quand la société souffre, elle éprouve le besoin de trouver quelqu’un à qui elle puisse imputer son mal, sur qui elle puisse se venger de ses déceptions », écrit Raoul Girardet, dans mythes et mythologies politiques.  L’historien explique ainsi la poussée de fièvre antisémite des années 1930 par les effets de la crise économique de 1929. Les conséquences morales ou psychologiques du désastre économique et social actuel, son impact sur l’imaginaire collectif, sont encore floues du fait  de l’absence de recul mais probablement tout aussi profondes. On en perçoit d’ores et déjà de multiples symptômes: la tendance si caractéristique de l’époque à la quête de boucs émissaires, à la délation, au  lynchage dont Gérard Depardieu est la toute dernière victime ; la fuite en avant dans les querelles et les violentes polémiques qui déchirent, en ce moment « le mariage pour tous » ; la montée des extrêmes et le dégoût de la politique ;  le regain des folies superstitieuses comme cette flambée de peur autour de la « fin du monde ». Le mal est d’autant plus profond que nul ne voit le bout du tunnel et que le dérèglement des esprits n’en est vraisemblablement qu’à ses débuts. Combien de temps cette plongée aux enfers peut elle se prolonger ? La crise des années 1930 s’est achevée dans la deuxième guerre mondiale avec ses 80 millions de morts. Sans aller jusqu’à imaginer le pire, il ne fait guère de doute que seul un évènement considérable, imprévisible, de nature planétaire, avec des répercussions politiques et sociales gigantesques, marquera la fin de cette plongée dans l’abîme et l’amorce d’un renouveau.

0 commentaires: